Il ne date pas d'hier, déjà en août 1595, lors du siège d'Arbois par Henri IV, Joseph Morel, dit le Petit-Prince, résista héroïquement durant 4 jours à la tête de 100 hommes dans une place peu fortifiée contre les 25.000 hommes du maréchal de Biron. Finalement Morel fut pris et fut pendu sur le champ, pas très fair-play de la part de Biron. Pareil sort fut réservé à Charles Dusillet lors du siège du château de Rahon en 1638 par le duc de Longueville.
"Un autre martyr du devoir dont le nom n'est hélas pas passé à la postérité, c'est celui de ce brave caporal qui défendit la tour de Saint-Ylie dans la région de Dole, lorsque Villeroy venait ravager ce territoire.- Le comte de la Verne, gouverneur de la ville l'avait envoyé défendre ce poste avancé avec 15 soldats. -Voyant le grand nombre d'ennemis qui approchent, il fait prévenir le gouverneur que le poste n'est pas tenable. Le caporal reçoit l'ordre de s'y maintenir coûte que coûte.
Les français lui somment de se rendre, les 16 francs-comtois leur répondent par le feu le plus actif. Alors des barriques de poudre placées sous la voûte qui soutient la tour, font sauter celle-ci avec sa petite garnison. Le brave caporal est couvert de débris, sauf la tête et le bras droit; il a encore la force de résister à ses adversaires qui lui proposent d'être parjure; alors le sergent français lui enfonce sa hallebarde dans la bouche et le perce de part en part."( in Désiré Monnier)
Amyot Claude-François : lieutenant de Lacuzon, présent au siège de Salins en juin 1674.
Andressot Claude ( capitaine) : né vers 1621, orphelin de père et de mère, neveu du Président du Parlement de Dole : Jean Boyvin., à 19 ans le jeune homme fut placé en qualité d'alphère auprès de Lacuzon, ce qui montre dans quelle haute estime était tenu le capitaine comtois ( un alphère, de l'espagnol alferez, est un officier subalterne)
Une nuit, vers le 1er novembre 1641, Lacuzon avec quelques uns de ses meilleurs soldats tenta une opération commando pour reprendre aux français, le château de St-Laurent-la-Roche. Andressot escalada la muraille à mains nues de toute la souplesse de ses 20 ans. Il arriva en haut du rempart et le reste de la troupe put monter facilement grâce aux cordes ou échelles fournies. Pour réussir un tel coup, la trahison était nécessaire, des soldats du château avaient été soudoyés.. Le sieur de Mance qui commandait le château fut fait prisonnier avec tous ses soldats. Le lendemain, les habitants du bourg à leur réveil, constatèrent éberlués que la bannière d'Espagne flottait au faîte du donjon. En 1668, il avait reçu plusieurs coups de mousquet mais heureusement, sa cuirasse était " à toute épreuve"
En 1674, il commandait le fameux fort de Joux et finit par capituler lorsqu'il sut que le gouverneur d'Alveda s'était enfui lâchement. Le capitaine Andressot fut l'un derniers combattants comtois, il se battit jusqu'à l'ultime jour.
d'Aremberg ( prince ) : Charles Eugène de Ligne, prince d'Aremberg : gouverneur de la Comté de 1668 à 1671, il remplaça après le traité d'Aix-la-Chapelle, rendant la Comté à l'Espagne, le marquis de Yennes comme gouverneur. Il fut lui-même remplacé en juillet 1671 par Don Quiñones.
d’Alvelda ( Don Francisco Gonzales ) : Espagnol, sergent général de bataille, gouverneur de la Franche-Comté; en avril 1673, il remplace Quiñones destitué par le comte de Monterrey, gouverneur général des Pays-Bas (dont dépend la comté de Bourgogne)- C'était déjà un vieillard ( 67 ans c'était vieux pour l'époque !! )et un lâche; lors des derniers combats de juin-juillet 1674, à l'annonce de l'arrivée du duc de Duras à la tête d'un détachement français, il s'était enfui en Suisse avec l'argent des troupes comtoises.
Comme ses prédécesseurs, celui-ci échouera à son tour pour mettre la Franche-Comté en état de défense et, au début de l’année 1674, les troupes de Louis XIV envahissent et conquièrent pour la seconde fois la Franche-Comté.
Balland Claude François ( capitaine) : né à Dôle en 1622, gendre de Lacuzon, il avait épousé sa première fille Anne-Marie ( voir biographie de Lacuzon) un des plus fidèles et des plus vaillants compagnons de Lacuzon, en 1674, il commandait le château Ste-Anne ( Doubs) du côté de la source du Lison. En 1668, il avait été blessé alors qu'il défendait avec acharnemnt la demi-lune de Morteau.
Comme son camarade Andressot, Claude Balland se battit jusqu'au bout, le 8 juillet 1674 il tenait encore, harcelé par les 2 batteries françaises ( 8 canons)- Le 10 juillet, Claude Balland et son fils aîné se rendaient enfin au duc de Duras.
La famille Balland se rallia plusieurs années plus tard à Louis XIV et devait servir sa nouvelle patrie avec le même zéle. Ce ralliement peina beaucoup Lacuzon et fut une source de fâcherie avec son gendre.
de Bauffremont Claude Paul , baron de Scey-sur-Saône, marquis de Listenois, : ( le traître de l'histoire ! ) Il était l'un des hommes les plus éminents de la Comté. En décembre 1641, il devint chef militaire de la Comté,il était colonel d'un régiment de dragons, lieutenant-général de la cavalerie comtoise et Grand Bailli d’Aval.-Il décide de durcir le combat contre les troupes de Richelieu, il met le siège le 15 février 1642 devant le château de Grimont situé sur la montagne dominant Poligny.Au début 1672, il commande la milice de Salins.
En février 1673, le marquis de Listenois prit la tête d'une conjuration éliminer Quiñones, le complot devait éclater à la foire de Besançon le 8 février 1673 : "Dans leur lutte contre Quiñones, les villes comtoises trouvent alors un puissant appui dans la personne du marquis de Listenois, bailli d’Aval, qui complote ouvertement contre le pouvoir espagnol avec le soutien de Louis XIV. Finalement, le soulèvement de Listenois échoue, Quiñones étant parvenu à déjouer le complot à temps".- Malgré ce succès, Quiñones est destitué par Monterrey et remplacé, en avril 1673, par Francisco Gonzales d’Alvelda.
De Listenois quitta Besançon avec une trentaine de gentilhommes révoltés et se réfugia à Lons, il commença à enrôler des recrues, il prit le château de Courlaoux. Vers mars 1673 le marquis de Listenois fut vaincu par Lacuzon et par le colonel Massiette à St-Lothain et dut se réfugier dans le château de la Chaux-des-Crotenay d'où il passa définitivement dans le camp Français. Dès le 3 mars 1673, il avait demandé au roi de France des troupes et de l'argent pour conquérir la Franche-Comté. Aux côtés de troupes françaises qui avaient envahi la vallée de la Loue, de Listenois avait occupé Ornans le 27 avril 1674.
de la Baume Philippe, marquis d'Yennes : successeur du baron de Scey, au service de la Comté, soldat brave mais borné, il se laissa vite déborder par le Parlement de Dole, celui-ci s'attribua peu à peu toutes les prérogatives du gouverneur avec lequel il fut toujours en conflit. Lors de la conquête de 1668, le marquis de Yennes fut particulièrement incompétent, il essaya vainement d'organiser la défense de la province mais il avait déjà une âme de vaincu. (Robert Fonville le qualifie de "piteux marquis d'Yennes"). - Ce malheureux chef de guerre n'avait ni argent, ni soldats, ni poudre, ni munitions. Le 5 février , le marquis de Yennes avait fui Dole pour s'enfermer au fort de Joux. Le général fuyait avant la 1ère bataille. Après la chute de Besançon, les soldats comtois avaient pu sortir, prêts à reprendre la lutte; d'Yennes n'avait même pas songé à les envoyer renforcer la garnison de Dole.
Le Roi Louis XIV avait établi son camp aux enviirons de Gray, le 17 février 1668, deux personnages venaient chercher le prix de leur lâcheté ou de leur trahison : le marquis d'Yennes et dom Juan de Watteville, accourus pour faciliter au vainqueur la prise de la dernière place forte de Franche-Comté; et en conséquence Gray tomba le 19.
Boyvin Jean : Dole ( vers 1574-1650), Magistrat, s'illustra héroïquement dans la défense de Dole assiégée en 1636 aux côtés de l'archevêque Ferdinand de Rye, de Louis Pétrey, de Jean Maurice Tissot, du commandant de la Verne, du capitaine de Grammont, de Girardot de Beauchemin, de l'avocat Michoutey, du caporal Donneuf.
Jean Boyvin, poète et mémorialiste ( auteur de : Le siège de Dole-1637...) fut d'abord conseiller au Parlement, il devint plus tard Président du Parlement de Dole. Il avait la réputation d'être le magistrat le plus éminent, le plus intègre de la province et de ce fait était unaniment respecté des comtois. Son fils Claude Boyvin participa à la défense lors du second siège de Dole en février 1668, son neveu Claude Andressot fut l'un des principaux lieutenants de Lacuzon.
Brise-Bataille :( sobriquet, de son vai nom : Daniel Truchet) Un des compagnons des premiers jours, de Lacuzon.
Cart-Broumet Claude dit "La plaque" : Entré tout jeune au service de Philippe IV, roi d’Espagne, à qui appartenait alors la Comté, Claude Cart-Broumet, né vers 1600 à Mouthe, aurait reçu à la joue une blessure telle, qu’on dut la masquer par une plaque de métal, d’où son surnom de "La Plaque". Revenu au pays natal, il se distingue dans la lutte acharnée contre les troupes de Weimar. Il était qualifié de brigand. On raconte qu'il massacra 800 suédois dans la Haute-Joux. Cart-Broumet se trouva aussi souvent en rapport avec le capitaine Lacuzon. Il était à Arlay le 2 juillet 1642, quand ce dernier s'empara du château.
Cart-Broumet, après avoir consacré son existence à la défense de son pays, a joui d'une honnête aisance due à la libéralité de son souverain qui avait su récompenser son dévouement et ses services, et a terminé sa carrière dans ses foyers, dans un âge avancé, entouré de l'estime et de la reconnaissance de tous ses compatriotes.
de Chastenois (baron ) : maître de camp, commanda le régiment de la place de Lons lors de la guerre de 1673-1674.
Clerget Claude : officier de de Lacuzon, présent lors du siège de Salins en juin 1674
Coillot Gabriel ( capitaine) : il combattit vaillamment dans la défense du fort de Salins en juin 1674.
de Conflans (marquis) : premier commandant des troupes comtoises au début du conflit en avril 1636, il fut nommé Maréchal de Camp.
Curé Marquis : Voir Marquis Claude dit le curé Marquis
Coste Philippe : prêtre chapelain de Lacuzon, en effet malgré tout ce que l'on a pu rapprocher au capitaine, il était respectueux de l'église et de la religion catholique et a su souvent se montrer très généreux par des dons importants.
du Jardin :( sobriquet, de son vai nom : Simon Couponet), Un des compagnons de Lacuzon.
Dupont ( capitaine) : un des plus vieux amis de Lacuzon, exilé avec lui à Milan.
Dusillet Charles : capitaine du régiment de la Verne. A la prise d'assaut du château de Rahon par le duc de Longueville en 1638, ce brave officier que l'on appelé "le martyr de l'honneur", ayant refusé de capituler, quoiqu'il n'eût que 51 soldats pour défendre son poste, fut pendu le 17 avril à l'une des 4 tours de briques qui flanquaient les angles du donjon, et son corps fut ensuite jeté dans un puits.( In Désiré Monnier)
L'Épine : ( sobriquet) Un des compagnons du capitaine Lacuzon
Floris de Cécile ( capitaine) : le 19 juin 1674, se fit tuer héroïquement les armes à la main plutôt que de rendre le fort de la Ratte ( proche de Salins)
Gay Claude : un des vieux amis de Lacuzon, en février 1668 il commandait le bourg de Montaigu.
Gringalet : (sobriquet), un des compagnons de Lacuzon
Guyot Philippe (sergent) : présent aux côtés de Lacuzon, lors du siège de Salins en juin 1674.
Lacuzon, ou Lacuzon (capitaine) : voir à Prost Claude
La Jeunesse : sobriquet porté par celui qui resta le fidèle secrétaire particulier de Lacuzon qui ne savait ni lire ni écrire. C'était le lettré de la bande.
La Rose : ( sobriquet) Un des compagnons du capitaine Lacuzon
Lasuche ou La Suche : un des hommes de Lacuzon au tout début de la guerre, vers 1637-1638; il est cité dans la chronique retrouvée à Champfromier dans le Haut-Bugey ( ce village était le quartier général des Gris qui combattaient aux côtés des troupes françaises, leurs chefs étaient Lespinassou et Brunet ) Dans ce texte, Lacuzon et Lasuche, son acolyte, sont traités de tigres ( dixit le notaire Genolins de Monestier) Ce texte d'époque prouve que Lacuzon avait jeté la terreur jusqu'au fond de la Bresse où il allait "picorer" ce qui faisait dire aux bressans :"Seigneur, préservez-nous de la fièvre et du capitaine Lacuzon". Le capitaine Brunet fut pris à revers dans une embuscade tendue par les Boucherands ( partisans comtois de la région des Bouchoux dont le chef était La Suche.
de Laubépin ( comte) :lors de la conquête de 1668, le marquis de Yennes, lui confia le commandement des places fortes situées autour de Poligny, Montmorot et Orgelet.
La Vigne : ( sobriquet) Un des compagnons des premiers jours, du capitaine Lacuzon"
de Lesay, (capitaine) : commandait la milice de St-Claude au début du conflit en 1636, sans argent ni ravitaillement, il fut obligé d'avancer de l'argent ( 1200 francs de l'époque) sur ses propres biens pour entretenir sa troupe.
de Listenois (marquis) : voir de Bauffremont, noble comtois qui finit par trahir les siens et passer du côté des français en 1673.
Marquis (Curé ) le curé soldat : Quand Louis XIV entre en Comté (1668), Claude Marquis, curé de Saint-Lupicin mobilise ses paroissiens et guerroie à leur tête. Il célèbre la messe, ses deux pistolets à silex posés sur l'autel, chiens levés, symbolisant avec le calice, le double salut matériel et spirituel. Il explique au prône les exercices qu'il fait ensuite exécuter sur la place de l'église" ( cité dans Guide vert Michelin) - A noter que bizarrement, Robert Fonville ne le cite jamais.
En 1674, les paroissiens de Saint-Lupicin (village situé à 11 kms au nord-ouest de Saint-Claude) se mobilisent autour du curé Marquis dont ils font officiellement leur général le 23 octobre 1673, avec un réglement militaire strict (fait unique d'une résistance locale, ces documents existent dans les archives paroissiales de Saint-Lupicin) : exercices, sections de combats dans les onze villages (St-Lupicin, Ponthoux, Lavans, Pratz, Petit-Châtel, St-Romain, Cuttura, Ravilloles, Leschères, Les Crozets, Petit-Villard) avec des capitaines (acte du 6 avril 1674).
Dans le Bugey, on associe à une prière passée en proverbe, le nom du curé Marquis à celui de Lacuzon : "Die te definde de La Cuson et du curais de San Luppsene" ("Que Dieu te préserve de Lacuzon et du Curé Marquis de Saint-Lupicin ! "). Anecdote citée par Dom Benoît.
Le curé-soldat administrera la paroisse de janvier 1668 à juillet 1675, son souvenir est resté vivace à St-Lupicin jusqu'au 18ème siècle.
Voir aussi le personnage de Marquis dans la page sur Xavier de Montépin
Massiette ( colonel) : commandant de la place de Gray ( Haute-Saône), il participa aux côtés de Lacuzon à la bataille contre la troupe du marquis de Listenois et vainquit celle-ci à St-Lothain. En 1673 Louis XIV attendait un prétexte pour envahir la Comté; Les Espagnols stupidement leur donnèrent en décidant sur les ordres du comte de Monterey de lancer une expédition contre les Français. Une expédition fut montée le 20 novembre 1673 par le colonel Massiette et ce fut un insuccès complet; les Comtois tombèrent dans une embuscade et perdirent 2 officiers et une vingtaine de soldats. De plus, cela provoqua des représailles de la part des Français.
Paret Guillaume : en 1673, cet armurier de Clairvaux avait courageusement refusé de vendre des armes au traître, de Listenois, plus tard, il devint un des lieutenants de Lacuzon.
Pâris ( capitaine) : vieux camarade de Lacuzon, exilé avec lui à Milan en 1674.
Philippe IV, Roi d'Espagne, de Naples et de Sicile (1621-1665) et, sous le nom de Philippe III, roi du Portugal (1621-1640). Fils aîné de Philippe III, roi d'Espagne et de Marguerite d'Autriche, il naquit à Valladolid. Peu intéressé aux affaires de l'État, il confia fréquemment l'administration du pays à des ministres, le comte d'Olivarès ou Luis de Haro. Son règne, qui inaugura l'ère du déclin politique et économique de l'Espagne, est marqué par les guerres contre le Portugal, les Pays-Bas et la France, et par la politique de soutien à la cause des Habsbourgs en Allemagne pendant la guerre de Trente Ans. Sur le plan intérieur, il dut assumer la perte du Portugal en 1640 et faire face à une série de révoltes en Catalogne (1640-1653), et à une violente rébellion à Naples (1647). L'Espagne fut obligée de reconnaître l'indépendance des Provinces-Unies des Pays-Bas lors des traités de Westphalie (1648) puis de céder à la France, selon les termes du traité des Pyrénées (1659), le Roussillon et une partie des Pays-Bas espagnols. Mécène, Philippe IV encouragea les travaux du peintre Vélasquez ( voir tableau ci-dessus, exposé au musée du Prado à Madrid) , du dramaturge Lope de Vega et du poète Pedro Calderón de la Barca.
de Pontamougeard Guillaume: gouverneur du fort de Salins, qu'il défendit héroïquement lors des combats de juin 1674, aux côtés des capitaines Lacuzon, Pourtier, Coillot et Floris de Cécile. Voici ce que Juan L. Sánchez, un historien madrilène, m'écrivait à son sujet:
"Au contraire de Lacuzon resté dans le Milanais, Ignace Guillaume Pontamougeard passa en Flandre, où il servait encore le vieux Terce de Bourgogne ( créé il y'a plus d'un siècle) Précisément, ce Pontamougeard aurait été le dernier Maître de camp du Terce, qui fut dissout en l'an 1684. Il en avait pris le commandement en succédant à Henri Trébart.
C'est avec un très grand sentiment que le gouverneur général du Pays-Bas écrivait à la Cour que: "No tiene cada compañía (del tercio) ni 20 soldados y todas 150, inclusos 29 reformados. No se puede reclutar por hallarse la Provincia en poder de los franceses. Se propone reformarlo y conceder alguna merced a su maestre de campo por su buena sangre y largos servicios". Traduction très approximative : "Il n'y a plus dans chaque compagnie (du terce) que 20 soldats et au total 150 dont 29 réformés. On ne peut plus recruter pour aller se battre dans la Province ( La Franche-Comté) au pouvoir des français . Il se propose de la réformer ( la dissoudre) et d'accorder une grâce ( une récompense) à son maître de camp pour sa bravoure et ses longs états de services."
Pourtier (Capitaine) : fidèle camarade de Lacuzon, il combattit vaillamment dans la défense du fort de Salins en juin 1674
Prost Claude , dit le capitaine Lacuzon ou Lacuzon, (~ 1607-1681) né à Longchaumois (Jura), mort à Milan (Italie), engagé dès 1636 dans le combat pour l'indépendance de la Comté, il restera fidèle jusqu'à sa mort à la couronne d'Espagne et préfèrera mourir en exil plutôt que de renier ses convictions. Voir les pages consacrées à sa vie et ses combats : .Le capitaine Lacuzon - Biographie - Les combats de Lacuzon
Pétrey Louis : Sieur de Champvans, Conseiller en la Cour souveraine du Parlement de Dole, il résista héroïquement lors du siège de Dole et organisa le sauvetage de la ville par l'armée de Charles de Lorraine.
Pille-Muguet : ( sobriquet, de son vrai nom : Pierre Prost) Un des plus connus des compagnons de Lacuzon et sans doute un de ses cousins, comme lui originaire de Longchaumois. Il était là aux premiers jours des combats. Il était très craint et haï des Bressans (qui eux étaient français depuis 1601 donc ennemis jurés des cuanais )
On raconte que pour venir à bout d'une place qu'il assiège, Lacuzon y fait entrer un de ses lieutenants, Pille-Muguet, déguisé en capucin. Par ses vitupérations continuelles contre les assaillants et leur chef, le faux moine gagne la confiance des défenseurs, se fait donner les clefs d'une porte et l'ouvre, une nuit, à ses camarades. D'après l'historien Louis Lautrey, cette histoire a été complètement inventée, elle apparaît pour la première fois dans "l'Annuaire du Jura" en 1814 sous la plume d'un avocat nommé Bruand, elle fut reprise par Désiré Monnier qui l'enrichit de nouveaux détails dont celui du nom du faux capucin qui aurait été Pille-Muguet. Sans doute cette histoire est trop belle pour être vraie et vient s'ajouter aux très nombreuses légendes qui sont nées sur le personnage de Lacuzon.
Les bressans prirent l'habitude de répéter soir et matin au milieu de leurs prières cette invocation nouvelle : :"De Lacuzon et de Pille-Muguet, délivrez-nous Seigneur !" On lit parfois aussi que Pierre Prost était l'oncle de Claude Prost autrement dit le capitaine Lacuzon et qu'il aurait exercé la profession de médecin.( c'est lui, le fameux "Médecin des pauvres" de Xavier de Montépin)
Pille-Muguet paraît être le type même de ces brigands patriotes "véritables maquisards" avant les temps modernes. Pille-Muguet fut accusé de s'être rendu coupable d'excès dans les combats et d'exactions envers les populations. Son arrestation fut demandée le 6 avril 1674 par le gouverneur d'Alvelda mais cette demande ne fut jamais suivie d'effets devant le danger de l'invasion française.
Quiñones (Don) : Espagnol, don Jérome (Geronimo) Benavente de Quiñones, est nommé en février 1671 gouverneur de de la comté de Bourgogne en remplacement du prince d’Aremberg ( nommé en 1668) ; il prend ses fonctions en juillet 1671. En septembre 1672, il épouse d’ailleurs en troisièmes noces une Comtoise de 17 ans, l’aînée des filles du sire de Saint-Mauris, baron de Choye, qui avait plus de quarante ans de moins que lui et conduit en Comté une politique d’apaisement, essayant d’assouplir autant que faire se peut les mesures sévères qu’il doit prendre. Commence alors un bras de fer épistolaire entre le gouverneur de la comté de Bourgogne, son supérieur le gouverneur général des Pays-Bas et Madrid. Finalement, Quiñones est destitué par Monterrey - Il fut à son tour remplacé en avril 1673 par Don Francisco Gonzales d’Alvelda.
Racine, Antoine et Philibert : compagnons de Lacuzon, présents au siège de Salins en juin 1674.
La Ramée : sergent de Lacuzon, sur ordre de celui-ci, il mena vers Pâques 1642, une expédition punitive contre la châtelaine Marguerite de Groslé, au château de Rosy, à Germagnat ( 15 km au sud-est de St-Amour) celle-ci était connue pour sa "collaboration" active avec les français; les comtois se contentèrent de piller quelques maisons en guise d'avertissement, il n'y eut aucun blessé.
Roche Claude : a été le trésorier de Lacuzon, exilé avec lui à Milan en 1674.
de Rye Ferdinand : archevêque de Besançon, co-gouverneur de la Comté: il dirigea énergiquement aux côtés de Jean Boyvin, la défense comtoise lors du terrible siège de Dole qui dura 3 mois, jusqu'au 15 août 1636. Malgré ses 80 ans passés, il est venu s'enfermer dans Dole et a été l'âme de la défense. Il se fait porter sur le toit de Notre-Dame, contemple les Français en retraite, remercie Dieu et meurt de plaisir.
En 1631, il avait accueilli à Besançon, le duc d'Orléans, frère de Louis XIII ce qui fut une grave erreur qui offensa le roi de France et servit de prétexte à l'invasion de la Comté en 1636.
de Saint-Martin ( marquis ) : gouverneur de la province de Franche-Comté pendant la guerre, mort le 21 décembre 1641. Il fut le compagnon fidèle de l'Infant d'Espagne Ferdinand, gouverneur des Pays-Bas.- A la suite de son décès, le Parlement prit le gouvernement de la Comté et nomma Claude de Bauffremont, baron de Scey, chef militaire.
du Saix César, ( baron d'Arnans ) : gentilhomme d'origine savoyarde, il tenait de sa mère Hélène Morel, la seigneurie de Virechatel; il vint s'établir dans ses domaines comtois aux environs de 1637 et fortifia son château. ( Virechatel se trouvait sur l'actuelle commune d' Onoz, sur la rive droite de l'Ain ( occupée aujourd'hui par le lac de Vouglans) non loin de la chartreuse N.D de Vaucluse. Onoz est situé sur la route d' Orgelet à Oyonnax) Ce château fut pris par le duc de Villeroy le 24 août 1639 et démoli. D'après Rousset, le tombeau du baron d'Arnans se trouve dans l'église d'Onoz.) Rapidement , il prit du service sous les ordres du duc de Lorraine. Vers 1638 il prit le commandement d'une terce, une unité de 1000 cavaliers et 2000 fantassins; il rassembla en outre autour de lui, plusieurs de ses vassaux. Il ne tarda pas à remarquer la valeur de Lacuzon qu'il incorpora bientôt ainsi que ses hommes, dans sa petite armée.
Après la destruction de Poligny par le duc Henri de Longueville, le baron d'Arnans se vit confier la défense de toutes les montagnes du Baillage d'Aval. Dès ce moment, Lacuzon passa sous ses ordres.
Vers la fin août 1638, César du Saix donna l'ordre d' un coup de main sur St-Amour, opération audacieuse probablement conduite par Lacuzon; le gouverneur: Monsieur de Gommerans était à la messe, il fut capturé dans l'église même. Les comtois le rendirent aux français contre une rançon de 200 pistoles. Ces échanges de prisonniers contre une rançon et ce malgré la guerre que les 2 parties se livraient férocement, semblaient chose courante à cette époque.
En 1639, le duc de Saxe-Weimar ravage la Comté, la province épuisée par 3 années de combats, de famine, de peste, était épuisée. Les montagnards luttaient pourtant dans une résistance farouche: ils avaient pris le maquis : "deux hommes tenaient en leurs mains les destinées de la Franche-Comté: le baron d'Arnans et le capitaine Lacuzon"Le 30 mai 1900 soldats français commandés par de la Mothe-Houdancourt s'approchent de St-Claude, César du Saix les observe depuis la hauteur située sur la rive gauche du Tacon. Devant ce surnombre écrasant, le baron d'Arnans et Lacuzon, la rage au coeur décident de se retirer sans défendre St-Claude.
Après la mort de Saxe-Weimar en juillet 1639, les comtois reprennent un peu du poil de la bête, le baron d'Arnans et son fidèle lieutenant Lacuzon, font tomber les châteaux de la montagne : Fort de Chaux, Mont-Saugeon, Vers, Château-Villain, Nozeroy et enfin Crilla, tout cela entre le 14 mai et le 9 août 1639.
En représaille, Villeroy prit le 24 août le château de Virechatel, fief du baron d'Arnans, le fit démanteler et ordonna de brûler les villages voisins.
A partir de mai 1640, d'Arnans subit d'autres attaques, il se découvrit des ennemis parmi ses propres compatriotes , en effet la Cour de Dole s'était émue déjà depuis fin 1639, des exactions des soldats du baron d'Arnans, d'autant plus fréquentes que les troupes étaient mal payées et à peine nourries; elles se payaient en clair sur l'habitant.
Le 19 décembre 1639, le baron dressa une embuscade à un convoi de ravitaillement non loin de Bletterans, il tua tous les soldats et ramena six- vingt ( 120) beaux boeufs.
Au milieu d'avril 1640, il força le château de Charnay à 3 lieues de Bletterans, le 2 mai, il investissait Grimont mais il dut fuir à l'arrivée des renforts français. Dans cet épisode, le baron fut trahi par un certain Dagay qui chargé de demander du secours à Besançon, s'acquitta de sa mission avec une lenteur calculée.
Cet échec fut reproché à César du Saix et exploité par ses ennemis. Il harcela malgré cela les troupes de Villeroy accompagnées de paysans bressans chargés de faucher les blés verts aux environs de Dole et de Gray. D'Arnans alla ravager et piller en représailles Cuiseau et la petite cité de Treffort fut incendiée.
César du Saix ne devait plus rester longtemps en Comté, son château avait été démantelé, sa baronnie ravagée; des intrigues se montaient contre lui. Le gouverneur de Saint-Martin par une lettre du 13 mai 1641, lui annonçait la décision de lui retirer 3 compagnies pour en confier le commandement à Lacuzon. Ecoeuré, quasiment le lendemain, il quitta la province sans esprit de retour et le 18 juin 1641, il prit du service sous les ordres du prince Thomas, régent des États de Savoie , général du roi d'Espagne en Piémont. Il fut fait colonel du régiment de Bourgogne cavalerie par sa Majesté Catholique.- Avant de partir, il fit donner à son lieutenant le plus brave : Lacuzon, le commandement du château de Montaigu.
de Sarmiento Antonio, (comte de Crescente ) : général espagnol à qui le roi d'Espagne confia le commandement de ses troupes en 1639 pour combattre en Franche-Comté. Regroupant quelques misérables bataillons et armant des paysans assoifés de vengeance, il s'opposa courageusement aux troupes de Villeroy, la Mothe-Houdancourt et de Guébriant.
de Scey : ( baron ) : voir de Bauffremont
Tranche-Montagne : ( sobriquet, de son vrai nom : François Pelier) Un des compagnons des premiers jours, de Lacuzon.
Varroz Jean ( capitaine) : ( écrit parfois Varoz, Varrod, Varod, Varaux, de Varaux) il était natif de la Tour du Meix ou de de St-Christophe, appelé le colonel Gaucher, il s'illustra par sa valeur au service de Philippe II, roi d'Espagne, et de ses successeurs, il y'eut également l'intrépide chef de partisans, Antoine Varod, qui rendit son nom célèbre pendant les guerres de 1668 à 1674 ( d'après Rousset)
"On vante le courage du capitaine Varroz, son contemporain ( en parlant de Lacuzon), dont le nom est resté à une caverne ( celle qui est voisine du pont de la Pile), parce qu'elle lui servit de dernier retranchement. L'ennemi ( les troupes Françaises) lui criait d'en bas : "Rends-toi, Varroz ! " et lui ne manquait pas de répondre :" Non, de par tous les diables ! " (d'après Désiré Monnier ) Cela ne peut manquer de nous rappeler le fameux "Comtois ! Rends-toi ! Nenni, ma foi !" Varroz se serait ainsi laissé mourir de faim au fond de sa grotte plutôt que de se rendre.
A noter que Robert Fonville ne cite jamais ce personnage dont les exploits semblent seulement transmis par la tradition orale. Voir les détails dans la page sur Xavier de Montépin
de Vaudremont ( prince) : fut un des collaborateurs du gouverneur d'Alveda en 1673; en avril 1674, il commandait la place de Besançon lors de l'attaque française dirigée par le duc d'Enghien, Vauban et Louis XIV lui-même. Besançon capitula le 15 mai et la citadelle le 23.
d'Yennes (marquis) : voir Philippe de la Baume
Robert Fonville, Désiré Monnier, Alphonse Rousset, Louis Lautrey, François Pernot : Maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Cergy-Pontoise, Guide vert Michelin, Henri Marandin, principal du collège Rosset de Saint-Claude, Jean-Michel Guyon, voir son site http://jeanmichel.guyon.free.fr/ - Encyclopédie Encarta de Microsoft (R)
Champ-Fromier ou Chamfromier : village de l'Ain situé dans le Haut-Bugey, entre Oyonnax et Bellegarde, à 14 kms au nord de Bellegarde.Une chronique bugésienne racontant les évènements de cette époque, fut retrouvée dans les archives du village, analysée et publiée à Nantua en 1837 et 1838 dans la revue Sébusienne.Ce village était le quartier général des Gris dont les chefs étaient Lespinassou et Brunet, ennemis féroces et très redoutés des "cuanais"
Château de la Chaux-des-Crotenay : "Le 21 avril 1639 le comte de Guébriant, à la tête des troupes françaises et allemandes, en l'absence du duc de Saxe-Weimar se présenta devant le château dont la garnison se rendit par composition. Le 14 mai 1639, le baron d'Arnans, aidé de Lacuzon, reprend cette place, et de là, harcèle les français et jusqu'en 1644 la guérilla continue autour de Chatelneuf, du château de l'Aigle, de la Savine, de Chaux-Neuve etc." En 1673 le marquis de Listenois se retire avec 25 chevaux au château de la Chaux des Crotenay et, selon un texte rapporté encore par J.B.Munnier : "C'était autrefois un lieu important où les seigneurs du nom de Poupet avaient dressé une riche bibliothèque ; déjà aux dernières guerres, sous Louis XIII, on en avait dissipé une grande partie, ils brûlèrent le reste pour se chauffer faute de bois, ils déplanchèrent même toute l'habitation". voir l'excellent site de Jean-Michel Guyon qui raconte l'histoire de ce château et les épisodes qui s'y déroulèrent pendant les guerres de Franche-Comté : http://jeanmichel.guyon.free.fr/monsite/histoire/cdc/cdc.htm
Cuanais : surnom donné par les Gris et les bressans, aux ennemis comtois : abréviation de Séquanais : la Séquanie correspondait au temps des celtes , 400 ans avant J.C, à la région s'étendant entre Saône et Jura, c'est à dire en gros à la Franche-Comté actuelle; elle devint province romaine avec Jules César 58 ans avant J.C. )
Joël Van der Elst : "L'héritage de Lacuzon" roman, paru en octobre 2002 aux éditions Cabédita.
© Roland Le Corff page créée le 14/10/2002 - version du 10/03/2021