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Corpet-Louvet est le nom d'une société connue en particulier pour sa production de locomotives à vapeur. Les amateurs de l'histoire des chemins de fer, notamment du réseau secondaire à voie étroite, connaissent bien cette entreprise familiale qui en fait a pris successivement la forme de plusieurs entités juridiques, jalonnant pendant près d'une centaine d'années son activité de constructeur ferroviaire. Cette période débute dans la deuxième moitié du XIXe siècle et se poursuit pendant toute la première moitié du XXe siècle, la fin de la production ferroviaire se situant en 1952.
Corpet-Louvet, n'est sans doute pas l'un des grands constructeurs de locomotives français, comme ont pu l'être : Schneider et Cie ; la Société de construction des Batignolles ; J. F. Cail et Cie, la Compagnie de Fives-Lille ; André Koechlin & Cie et la Société de Graffenstaden. Corpet-Louvet fut en effet un constructeur ferroviaire à dimension familiale, qui cependant a su trouver des marchés et satisfaire ses clients avec des machines simples, bien construites et robustes. Ses locomotives sont sorties des ateliers pendant une centaine d'années, à cheval sur deux siècles, la deuxième moitié du XIXe siècle et la première du XXe siècle.
Les petites locomotives Corpet-Louvet sont régulièrement citées comme emblématiques des chemins de fer secondaires. La raison de l'intérêt, toujours actuel, pour la production passée de l'entreprise est sans doute à rechercher du côté de la courte mais intense épopée du réseau économique. L'histoire des tramways ruraux (souvent rebaptisés : petit train, tortillard, tacots, ou nombreux autres noms) est inséparable de celle des villages, bourgs et petites villes du paysage rural.
Depuis 1855 et jusqu'à 1952, l'usine a produit 1962 locomotives. La majorité d'entre elles sont à voie métrique et de type tender. La production Anjubault est comprise dans cet effectif.
La 151 TQ 22 sera la dernière locomotive à vapeur livrée à la SNCF par Corpet-Louvet. Il faut citer également le cas de la magnifique 232 U 1, dernière locomotive à vapeur française et modèle le plus abouti de l'histoire du chemin de fer français. La construction de la 232 U1 fut commencée par la SACM en 1938 à Illkirch-Graffenstaden et dut être interrompue à cause de la guerre; elle fut achevée par Corpet-Louvet dans ses ateliers de La Courneuve et essayée le 27 mai 1949. À cette époque son concepteur, l'ingénieur Marc de Caso, ne se fait guère d'illusions sur l'avenir de la vapeur et la 232 U sera la dernière : le long du carénage, est dessinée une longue bande blanche symbolisant le chant du cygne de la traction vapeur.
La 232 U 1 sera retirée du service, comme les 232 R et les 232 S, le 30 septembre 1961. Elle assurera le dernier train pour la Belgique en traction à vapeur depuis la gare du Nord et figure désormais au Musée du chemin de fer de Mulhouse.
Les 3 locomotives 030 T Corpet-Louvet série 70 à 72 ont été commandées par la compagnie du Sud-France pour la ligne du tramway à vapeur : Cogolin -St-Tropez. L'entreprise Corpet-Louvet était spécialisée dans la construction de locomotives destinées aux chemins de fer secondaires.Les 030 T sont des machines-tender légères à 3 essieux accouplés.-Les 3 locomotives étaient affectées à l'annexe de la Foux, une en réserve ou en réparation, 2 en roulement..
Pendant la seconde guerre mondiale, le réseau du Littoral reçut en renfort les plus grosses locomotives à vapeur ayant jamais circulé en service régulier sur une voie métrique en France métropolitaine. Il s'agissait d'imposantes machines du type 141, des Mikado dans le jargon des cheminots. Ces machines devaient être livrées au Sénégal mais leur livraison fut bloquée pour cause de ralliement des colonies africaines à la France Libre. Au printemps 1943, 6 Mikado furent attribuées au réseau CP des Alpes et 3 autres numérotées 21, 22 et 30 au réseau du Littoral. Elles rentrèrent en service à la fin de l'été 1943. Dès la fin janvier 1944, la 30 fut mutée sur un autre réseau. Seules les 21 et 22 circulèrent sur la ligne du littoral en usant passablement les voies peu armées et déjà bien usées (rails légers de 25 kg/m) avec des courbes de faible rayon (100 m parfois). Il y eut plusieurs déraillements. Les 2 Mikados quittèrent Toulon dès 1945, subirent une révision générale chez Corpet-Louvet puis furent expédiées en Afrique où leur service ne dura guère plus d'une dizaine d'années, éliminées par la diésélisation.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES 030 T CORPET-LOUVET |
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Type |
030 T |
Type voie utilisable |
métrique |
Constructeur |
Etablissements Veuve Lucien Corpet et Lucien Louvet à Paris |
Abri de conduite |
fermé, éclairé par 2 hublots ovales et équipé d'une porte s'ouvrant à l'arrière |
Année(s) de construction |
1894 |
Date de livraison |
février 1894 |
Nombre sur le réseau du chemin de fer du Sud France |
3 |
Essieux accouplés |
3 |
Empattement total |
1,70 m |
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N° de fabrique |
591 à 593 |
Diamètre des roues motrices |
0,80 m |
Numérotées |
70 à 72 |
Distribution |
à coulisse et double excentrique système Stephenson |
Poids à vide |
11,540 tonnes |
Cylindres |
2 extérieurs à tiroirs plans |
Poids en ordre de marche |
15,180 tonnes |
puissance estimée |
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Longueur totale
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5,997 m |
Vitesse maximale estimée |
20 km/h en rampe de 25 avec une charge de 40 t |
Largeur totale |
2,50 m ? |
Capacité soutes à eau |
1640 litres |
Hauteur totale |
2,840 M |
Capacité charbon |
0,445 tonnes |
Radiation |
En octobre 1937, les N° 70 et 71 sont radiées et vendues à la ferraille puis c'est le tour de la N° 72. |
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José Banaudo - Wikipédia pour l'historique de Corpet-Louvet- Tout d'abord, les passionnés de ce train doivent se procurer l'excellent livre de José Banaudo paru en 1999, la référence absolue en la matière : "Histoire des chemins de fer de Provence , tome 2 :Le train du Littoral " ( Les Éditions du Cabri) avec la participation du G.E.C.P ( Groupe d'étude pour les Chemins de fer de Provence) et Raymond Bernardi - La Vie du Rail du 13/01/1974 ( courrier des lecteurs) - Gabriel Bonnafoux (†) : "1880-1980; Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" ( ouvrage formidablement bien documenté paru en 1985 mais hélas épuisé)
Sources iconographiques : Photos : Collection Roland Le Corff - Photos extraites du livre de José Banaudo - Collections GECP- FACS UNECTO - Bernard Rozé et Site CPARama
© Roland Le Corff page créée le 18/05/2004- version du 02/04/2021