Les premières remorques furent sans doute des baladeuses, entièrement ouvertes sur tous les côtés et abritées seulement par une toiture et des stores. Un marchepied était placé sur toute la longueur du véhicule ce qui permettait aux voyageurs de monter et descendre en marche dans des conditions défiant toutes les règles de prudence. Les contrôleurs eux-même devaient faire des acrobaties sur ces marchepieds pour contrôler les tickets, passant ainsi de la motrice à la remorque en marche.
Un grand nombre de baladeuses furent transformées en baignoires : non il ne s'agissait pas de leur donner une nouvelle fonction dans une salle de bains mais c'est sans nul doute la forme de la caisse avec ses bords bas et arrondis qui justifia cette appellation quelque peu bizarre.
Ce sont à coup sûr des raisons de sécurité qui entraînèrent la compagnie STVG à effectuer ces transformations à partir de 1928. En effet, les marchepieds extérieurs furent supprimés et l'accès s'effectuait désormais par le côté. La prise en marche des véhicules par tous les côtés étant devenue impossible, le receveur n'avait désormais plus la nécessité de faire l'acrobate pour encaisser le prix des places en se déplaçant dangereusement sur les marchepieds longitudinaux.
Le 18 juin 1928, l'autorisation officielle était donnée pour ces transformations qui s'opérèrent au dépôt de Brunet. Elles durèrent jusqu'en 1931.
Une baignoire est une remorque partiellement fermée. Ce modèle comprend des côtés et un accès central. A partir de 1928, un certain nombre de baladeuses ont subi cette transformation : pose d'un tablier métallique circulaire surmonté d'une main courante, en vue de créer une plate-forme centrale et de supprimer les marche-pieds longitudinaux.
Le truck a conservé ses caractéristiques primitives. Aucune modification n'a été apportée aux dispositifs de timonerie, des freins à main à 4 sabots commandés par vis ainsi qu'à la sonnerie d'appel et à l'installation électrique.
Les remorques sont munies de chasse-corps droits en bois, à l'avant et à l'arrière. Les portillons amovibles des plates-formes centrales sont conformes au modèle en usage sur le réseau de Tramways de Toulon.
Une 3ème voiture a été présentée; la transformation est identique à celle des 2 précédentes mais les dimensions principales diffèrent (voir tableau N° 2) Les autres caractéristiques demeurent inchangées par rapport aux 2 autres. Elle portera le N° 304 ( ce qui est bizarre car une Orléans porte également ce N° voir la fiche des remorques Orléans )
Les transformations auraient porté sur un total de 42 remorques. Bien qu'identiques, les remorques présentaient quelques différences quant aux tabliers et aux retombées de toitures. (voir par exemple la N°222 ci-dessous)
Pendant la guerre de 39/45, pour pallier le manque de matériel roulant, certaines furent munies de châssis vitrés pour en améliorer le confort. Au cours des raids aériens, bien des vitres se rompirent; face à la pénurie, des panneaux de contreplaqués les remplacèrent ce qui peu à peu finit par donner à ces voitures, un faux air de fourgon à marchandises.
Voici 2 photos absolument inédites de baladeuses baignoires : sur les 2 panneaux, on peut lire à gauche : La mer, à droite : Clos Mayol. C'est très bizarre car aucune ligne directe du réseau de tramways ne correspond à ces indications.
Pour la mer, on pense bien sûr au Mourillon desservi par la ligne N°3 mais pour le Clos Mayol, on ne sait quoi penser. En effet cette grande propriété appartenant à l'illustre chanteur Félix Mayol n'était pas à proximité immédiate d'une ligne de tramway. La plus proche était la N° 7 desservant le Cap Brun. Le Clos Mayol comprenait à l'origine un terrain déterminé aujourd'hui par le boulevard Jean-Baptiste Abel, le boulevard Docteur Amouretti et le chemin des Bergers. Il est vrai qu'entre la place du Cap Brun et le boulevard Jean-Baptiste Abel, la distance n'est pas très longue, on y accède rapidement en descendant le boulevard Amouretti qui longe l'école du Cap Brun sur sa droite.
Félix Mayol (1872 -1941) le célèbre chanteur de café-concert à qui les Toulonnais vouent une reconnaissance éternelle depuis que l'artiste a fait don en 1919 de son terrain à la ville de Toulon et qui servit à ériger le stade de rugby qui porte son nom depuis 1920. Le RCT porte également sur leur maillot rouge et noir, l'emblème du bouquet de muguet, en hommage à Félix Mayol qui en portait un au revers de sa veste.
Le N°222 a été portée intialement par une baladeuse série J, il est probable que la majorité des série J aient été transformées en baignoires. L'inventaire de 1946 donne la 222 comme étant une rtemorque du type Marseillaise
Année de construction |
1928 - 1931 |
Fabrication |
Française |
Constructeur initial |
Ateliers d'Ivry ? |
Longueur de la caisse |
5,350 m |
Transformateur |
S..T.V.G Ateliers de Brunet ( Toulon- Var ) |
Longueur entre tabliers |
7,400 m |
Places assises |
24 |
Largeur toutes saillies comprises |
2,000 m |
Places debout |
20 |
Hauteur |
2,900 m |
Total passagers |
44 |
écartement des essieux |
1,900 m |
Carrosserie |
métallique |
Truck |
|
Baies latérales |
aucune |
Plates-formes |
|
Banquettes |
- |
Suspensions |
ressorts à lames |
Moteurs |
|
Puissance |
|
Prise de courant |
|
Poids à vide |
|
Freins |
à 4 sabots commandés par vis |
P.T.C |
|
Effectif |
Les transformations auraient porté sur un total de 42 remorques |
Démolition |
vers 1955 |
Année de construction |
1928 - 1931 |
Fabrication |
Française |
Constructeur initial (*) |
Ateliers d'Ivry ? |
Longueur des 2 caisses |
2 x2,200 m = 4,400 m |
Transformateur |
S.T.V.G Ateliers de Brunet ( Toulon- Var ) |
Longueur entre tabliers |
6,400 m |
Places assises |
16 |
Largeur toutes saillies comprises |
2,000 m |
Places debout |
28 |
Hauteur |
2,900 m |
Total passagers |
44 |
écartement des essieux |
1,900 m |
Carrosserie |
métallique |
Truck |
|
Baies latérales |
aucune |
Plates-formes |
|
Banquettes |
- |
Suspensions |
ressorts à lames |
Moteurs |
aucun |
Puissance |
|
Prise de courant |
aucune |
Poids à vide |
|
Freins |
à 4 sabots commandés par vis |
P.T.C |
|
Effectif |
environ 12 de ce type |
Démolition |
vers 1954-1955 |
(*) L'inventaire de 1946 donne les N° 108, 110, 112,114, 116 et 118 comme étant des "Ivry" |
Photos RMTT et STVG : Tout d'abord un immense merci à Yohan Keller (ASBTP : Association pour la Sauvegarde des Bus Toulonnais et Provençaux, page Facebook : https://www.facebook.com/asbtp.toulon ) pour les magnifiques photos qu'il m'a transmises. Certaines sont de Philippe Benoît .
Hélas parmi tous les passionnés qui ont permis de collecter les données historiques ou les photos qui illustrent ces pages, beaucoup nous ont quittés, les petites croix (†) figurant auprès de trés nombreux noms cités ci-dessous en témoignent hélas. Je dédie ces pages à leur mémoire en gage de ma reconnaissance.
Frédéric Durante (†) ARTM (Amis du Rail et des Transports de Marseille) - Claude Borderie (†) FACS Fédération des amis des chemins de fer secondaires
L'immense majorité des renseignements et photos sur les tramways provient de l'ouvrage suivant : "1880-1980 Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" par Gabriel Bonnafoux (†) et Albert Clavel, paru en 1985 à compte d'auteur; imprimé par les Presses de l'Atelier du Beausset - 83330 Le Beausset.( épuisé et difficile à trouver) - Les données historiques sur les Ets Carde proviennent de Charge utile magazine N° 134, 135 et 136 sortis en 2004 et du site http://ruedupetittrain.free.fr/personnages/carde-gustave.htm
Jean Robert (†) " Histoire des Transports dans les Villes de France" édité à compte d'auteur en 1974 - épuisé ( Jean Robert fut l'un des fondateurs de l'AMTUIR)
Autres photos: collection personnelle de cartes postales de Roland Le Corff dont certaines issues de la collection de Renaud Sémadéni (Toulon) - Merci également à Jean-Marc Audirac et à Louis Bobinec pour leurs photos.
Musée de l'AMTUIR : http://www.amtuir.org/ Merci à Thierry Assa, secrétaire de l'AMTUIR qui m'a autorisé à utiliser des photos provenant de la collection du musée.
© Roland Le Corff - Page créée le 13/06/2003 - Version du 24/05/2021