Le co-fondateur de ce musée, Monsieur Noël Mailliary, nous a hélas quitté fin novembre 2002, cette page est dédiée à sa mémoire avec l'assurance de mon admiration et de mon profond respect. Merci M. Mailliary pour votre oeuvre de sauvegarde du patrimoine ! J'adresse ici tous mes profonds regrets et l'expression de ma sympathie à tous les membres de sa famille. Il ne laisse que des amis.
J'avais eu la chance de le rencontrer le 14 avril 1996 lors de mon unique visite à ce petit musée situé dans l'ancienne gare SNCF de La Barque-Fuveau dans les Bouches-du-Rhône, non loin d'Aix-en-Provence. Il m'avait accueilli d'une manière très conviviale comme il l'était avec tous. J'avais beaucoup apprécié cette visite; à la fin nous nous étions retrouvés avec d'autres membres de sa sympathique équipe autour d'un bon café, à l'intérieur de la gare. Nous avions sympathisé tout de suite. Avant cette rencontre, nous avions échangé de nombreux courriers à la suite desquels il m'avait donné des photos de sa collection dont beaucoup illustrent mes pages consacrées aux trolleybus de Toulon.
C'est une immense perte et l'avenir de ce musée privé, né de la bonne volonté de quelques passionnés était devenu des plus sombres mais grâce à une poignée de passionnés, il va enfin revivre. Ce musée ne vivait que par le bénévolat et quelques dons des visiteurs, l'entrée en a toujours été gratuite. Il n'a jamais vraiment bénéficié d'aides des collectivités ou de la Régie des Transports de Marseille comme cela se constate dans certaines autres villes ( Grenoble par exemple).
Depuis, des gens de bonne volonté, des passionnés se sont mobilisés pour sauver le musée ( notamment les membres de l'ARTM), ils ont cherché et trouvé des solutions pour éviter un désastre et pouvoir présenter à nouveau ces collections au public ( Voir préambule de cette page)
Par ailleurs, dans l'emprise du MPTUR, le vandalisme avait fait également des ravages tout comme ce fut le cas dans le hangar abritant les véhicules préservés de l'association ARTM ( voir fiche technique sur l'OTM 2, le trolleybus 304 vandalisé avec d'autres véhicules en 1998 ); les vitres des wagons et du petit locotracteur Berliet (Yoyo) ont été brisées depuis longtemps. Je souhaite ardemment que ce musée puisse être sauvé définitivement et que l'intégrité de ses collections puisse enfin être assurée.
A - Préambule
B - Présentation et historique du MPTUR : article de Sylvain Zalkind paru dans "La Vie du Rail" vers 1972 ou 73 ( les commentaires en bleu ont été rajoutés par mes soins pour compléter la présentation)
( documentation du MPTUR)
Répondant au sigle aussi mystérieux que difficilement prononçable de MPTUR, le Musée Provençal des Transports Urbains et Régionaux et des Véhicules de mines et de travaux publics a été créé en 1969, par deux amateurs éclairés de chemin de fer et de transports publics : M. Noël Mailliary et M. Michel Dupont-Cazon.
Comme sa dénomination l'indique, ce musée a pour but de présenter des matériels de transports publics, ainsi que de travaux publics, ayant circulé en Provence, ainsi que divers documents et objets se rapportant à leur technique et à leur exploitation.
Grâce à la compréhension de la S.N.C.F., ce musée régional a pu s'implanter en gare de La Barque-Fuveau, sur la ligne coordonnée de Gardanne à Carnoules par Brignoles, où il utilise la halle marchandises et le quai découvert attenant. Les matériels actuellement présentés, ferroviaires pour la plupart, offerts par des entreprises de transport ou des sociétés minières ou de travaux publics de la région, se répartissent comme suit
:1) Véhicules de transports publics : |
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• deux tramways provenant du réseau de Marseille (voie de 1,43 m) : automotrice à deux essieux n° 1729 de 1903, ex-série B, transformée en voiture de travaux ; automotrice à bogies n° 1268 de 1924, encore récemment en service sur la ligne n° 68. • trois trolleybus Vetra : un VBR de 1949, n° 17 de la ligne Aix-Marseille (Régie Départementale des Bouches-du-Rhône), seul trolleybus Interurbain conservé en France. ( voir fiches techniques) ci-contre le tramway 1729 exposé sur le port de Toulon en 1986 -Photo MPTUR |
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• un VBRh 130 de 1952, n° 239 de Marseille (RATVM) ; un VBC-APU (Chausson) n° 85 de Toulon (RMTT) Photos Roland Le Corff ( Ci-contre on voit à droite l'autobus urbain Chausson type AP 522, N° 1 du réseau de Valence datant de 1960 -Don de Drôme-Cars) 2) Véhicules ferroviaires industriels ou de travaux publics : |
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• une locomotive à vapeur à voie normale 020 T, construction Henschel 1911, provenant de la Société centrale d'hydraulique et de mécanique, à Bar-le-Duc ; cette machine est en état de marche, • vingt-six wagonnets de types variés (plats; bennes; transport d'ouvriers, transport de boisage, projecteur, etc) et d'écartements divers (50 cm, 52,5 cm, 60 cm, 75 cm) |
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Photo de gauche Roland Le Corff - Ci-dessus à gauche et ci-dessous à gauche : 2 photos de la 020 T Henschel
Photo de droite Wikipédia : Ci-contre à droite, les voies de 60 cm et la halle marchandises. |
3) Véhicules et matériels divers :• deux remorques à bandages, datant de 1914-1918; • un chariot hippomobile à deux essieux ; • des appareils de voie, signaux, télégraphes, etc… |
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Ci-contre un locotracteur Berliet de 1926, il était surnommé "Yoyo" et servait à manoeuvrer les wagons notamment sur les embranchements privées des zones industrielles. Hélas, cette sympathique machine a été vandalisée comme nombre d'autres véhicules par de sinistres voyous qui feraient mieux d'aller bosser ou d'aller se faire pendre ailleurs plutôt que de s'acharner à détruire le bien des autres et en particulier notre patrimoine, notre histoire. Ce type de locotracteur a été reproduit par Haxo modèles. |
Les véhicules de transports publics sont abrités sous la halle, les autres matériels sont présentés en partie sous la halle, quelques-uns à l'extérieur. Photos Roland Le Corff |
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Ci-contre une voiture voyageurs du réseau SNCF banlieue voyageurs ex Bastille et ex DR (Deutsch Reichbahn d'Allemagne de l'Est ) hélas vandalisée, plus loin un wagon postal. |
Le trolleybus d'Aix Marseille et le tramway 1268 de Marseille, sont utilisés comme salles de projection, l'un pour les films, l'autre pour les diapositives. En effet, des conférences, accompagnées de projection, ont fréquemment lieu à la demande d'organismes ou d'organisations, dans le cadre du Musée provençal des Transports.
Les dimanches d'ouverture du musée sont communiqués par la presse régionale et affichés sur place ; l'entrée est gratuite. A la belle saison, des visites commentées, accompagnées de séances de projection, sont organisées.
La gare S.N.C.F. ouverte aux voyageurs la plus proche est Gardanne (ligne Marseille-Aix), à 7 km, mais on peut aussi accéder au Musée provençal des Transports, au départ de Marseille, par les autocars de la Compagnie provençale de Transports automobiles (départ : 26, allée Léon-Gambetta) ou par les Autocars de Provence.
Reproduction d'un article de Sylvain Zalkind, paru dans la Vie du Rail au début des années 70.
Ce n'est ni un manège ni un gros jouet. Il est constitué avec des matériels industriels des professionnels des Mines de charbon et de bauxite, des carrières et des Travaux Publics. Devenus des pièces muséographiques, le plus vieux locotracteur date de 1928, certains wagonnets de 1920 et une partie de la voie de la guerre I4/I8.
Photo Noël Mailliary MPTUR : Locotracteur Pétolat de 1928 et les baladeuses. |
La voie principale, en rails de 9,5 et 12 Kilos a une longueur de 1 kilomètre 500.
Partant du Pont SNCF sur la RN 96, elle traverse la cour de débords côté Gardanne, passe devant le wagon-grue de 1884 ( utilisé pour les déchargements ), après un premier passage à niveau (PN en abrégé) elle longe le quai découvert et la halle du Musée.
Un second PN en courbe la déporte le long du mur de la cour de débords côté Carnoules, ensuite elle passe à l'ancien dépôt et suit en tranchée la ligne à voie normale Gardanne-Carnoules, après avoir passé sur un pont métallique, elle se déporte légèrement sur la droite et se continue sur la plate forme de l'ex-ligne la Barque -Aubagne en direction de Fuveau.
Elle s'élève doucement en rampe de 5 pour 1000 sur 630 mètres, après avoir passé la station du Vieux Chêne et franchi deux ponts en pierre, elle traverse une zone boisée où se situe la halte du pique-nique ( arrêt des groupes scolaires ). Enfin elle se termine au Petit bois, terminus provisoire du réseau, cette gare offre un très joli point de vue sur la campagne fuvelaine et la Montagne Sainte -Victoire.( chère à Cézanne)
Elles sont au nombre de 5 : Pont SNCF ( départ de la Ligne ) Musée ( arrêt général ) - Ancien dépôt ( croisement ) - Vieux chêne ( croisement ) - Petit bois ( terminus provisoire ) et une halte du pique-nique ( PK 1,500)
Six locotracteurs assurent la traction des trains. Pesant de 2 tonnes 200 à 8 tonnes, leur puissance va de 9 CV à 50 CV. Un Pétolat de 1928 à essence, un Decauville de 1952 ( unique en France ), un Plymouth ( USA ) de 1946. un LLD de 1956 et deux Deutz de 1956.
Baladeuses Pétolat à 4 Places, dont une "Présidentielle"
2 Voitures à bogies de 12 Places.
1 Transport de personnel à 6 places.
Le parc comprend 152 véhicules divers en voie de 60.
Draisine à bras de 1900, un vélo ferroviaire, un chasse-neige, un train désherbeur, un porte-rails, 2 wagons-citernes d'eau, 2 couverts TPT, des plats, des tombereaux, des wagonnets dévidoirs, des bennes basculantes, un lorry, etc…
L'exploitation est assurée par un chef de ligne et la sécurité par les chefs de train. Les mouvements des trains se font sur trois cantons et les croisements sont autorisés par trois bâtons- pilotes.
Tous les locotracteurs sont freinés et le matériel " voyageurs " remorqué est muni d'un double attelage ( barre plus crochets du type Pétolat )
Tous les dimanches et jours fériés, circulation l'après-midi de un à cinq trains de voyageurs, Premier départ vers 14 heures. Parfois train mixte, dit MV ( voyageurs-marchandises ) ou train muséographique avec des bennes de bauxite ou des wagonnets de Travaux Publics.
Capacité maximale du train : 92 adultes ou 120 enfants environ. Durée de l'aller-retour de 5 kilomètres : 45 minutes. Avec explications sur l'origine des chemins de fer à voie étroite et des matériels de la société Decauville, la promenade ferroviaire dure environ une heure.
D'autre part, nous sommes actuellement les seuls dans notre région à avoir construit et à exploiter un réseau à voie de 60. Les premiers trains de voyageurs étant en service depuis août 1982
L'équipe du Musée a été la première, en Provence-Côte d'Azur, à faire fonctionner une locomotive à vapeur en voie normale. - En gare SNCF de La Barque de Août 1974 à 1984. - En traction du train spécial " Le Tartarin " sur la ligne des Bouches du Rhône de Saint-Rémy à Tarascon, le 29 Août 1976. - En gare SNCF de Miramas du 10 au 18 mai 1980. - A EXPORAIL Nice, le 28 mars 1982. - En gare SNCF d'Hyères, les 26 et 27 juin 1982.
La voiture voyageurs de la photo est une voiture type Eilzugwagen (ce qui se traduit en allemand par voitures pour trains expres) d' une grande série allemande conçue par la DRG en 1928, pour les trains express, typique de ce réseau. On en aura quelques unes en France en 1945, dites "Bastille" pour la ligne de la gare de la Bastille jusqu'à Vincennes (avant la création du RER de la ligne A). Elle s'apparente un peu à nos OCEM, à rivets apparents ou faces lisses.
Des voitures plus modernes, lisses à jupes plus basses (pas des Schurzenwagen carénées mais d'autres types) ont été en utilisées en région PACA comme" voitures d'embranchements" (reproduites par Jouef!)
L'acronyme DR est source de confusions : La DRG (Deutsche Reichsbahn Gesellchaft) née pendant la République de Weimar (1920) était souvent dénommée DR (cf les inscriptions sur les matériels). Nos voitures en question sont bien de l' époque DRG.
La DR (Deutsche Reichsbahn) était le réseau de la RDA, la République Démocratique Allemande fondée à partir de 1949 (la DB pour Deutsche Bundesbahn, étant le réseau de L'Allemagne de l'Ouest dénommée République Fédérale Allemande). La DR cessa d'exister le 31 décembre 1993, une des conséquences de la chute du mur de Berlin.
La DR avait aussi conservé la Mitropa : Mitropa, acronyme de Mittel Europa (Europe centrale), en allemand Mitteleuropäische Schlafwagen und Speisewagen Aktiengesellschaft, en français Compagnie de wagons-lits et wagons-restaurants pour l'Europe centrale. C'était une compagnie responsable de la gestion des voitures-lits et voitures-restaurant en Europe centrale et orientale. Elle avait été fondée en Allemagne le 1er janvier 1917 par "reprise" des lignes et matériels de la CIWL. Côté Ouest, la DB avait quant à elle, créé la DSG ( Deutsche Schlafwagen Gesellschaft) pour sa flotte de wagons-lits.
L'association dispose d'un site internet : http://cppva.com
Sources :
Sylvain Zalkind paru dans La Vie du Rail en 1972- Photos Noël Mailliary - Roland Le Corff - Wikipédia : Le Passant.
Merci à Henri Tenoux pour la photo de Noël Mailliary et le texte sur l'inauguration du musée et à Jean-Marc Audirac pour les précisions sur les voitures type "Bastille".
Adresse : Conservatoire Provençal du patrimoine des véhicules anciens (CPPVA) : Ancien chemin d'Aix - Chemin de la Bergerie - Gare SNCF La Barque, 13710 Fuveau
Contact : Par mail : contact@cppva.com - Par téléphone. : 06 10 39 24 22 - Voir toutes les infos utiles ici : http://www.cppva.com/infos.htm
© Roland Le Corff page créée le 18/05/2003 - version du 07/02/2021