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(Dans la concorde se font les grandes choses) |
Toulon, page d'accueil page 1 Toulon ma ville page 2 Toulon, la vieille ville page 3 Toulon, le cours Lafayette page 4
Toulon ,c'est la ville où je suis né en 1951; je l'ai quittée et j' y suis revenue plusieurs fois pour les études, pour le service militaire, pour le travail et enfin je l'ai quittée définitivement en 1978 mais je n'ai pu oublier cette période 1951-1968 pendant laquelle j'ai vécu mes jeunes années dans ma bonne ville. Toulon a beaucoup changé depuis tout ce temps et pas forcément en bien, mais malgré tout, j'aime toujours y revenir au moins une fois par an pour me ressourcer dans la famille restée au pays.
Ce blason est magnifique dans sa simplicité: d'azur à la croix d'or, timbré d'une couronne murale d'or crénelée à cinq tours soutenue par deux branches de chêne à droite et de laurier à gauche et avec la Croix de guerre 1939 -1945 avec palmes, pendue à la pointe et la devise historique exprimée en latin : "Concordia parva crescunt", ce qui se traduit habituellement par : "Les petites choses croissent par la concorde" ou "Dans la concorde se font les grandes choses."
On rencontre également plein d'autres traductions plus ou moins différentes : dans Gaso, la banque du blason : "Par la concorde les petites choses deviennent grandes", c'est plutôt joli ou "Les petites choses croissent par la concorde", nettement moins explicite. En réalité, C'est une autre forme de : "L"union fait la force" (qui est toujours la devise de la Belgique et plusieurs autres pays). La devise fut auparavant employée par les Provinces-Unies des Pays-Bas sous sa forme latine (Concordia res parvae crescunt) mais après la proclamation du royaume, les Pays-Bas prirent pour devise celle de la maison royale d'Orange-Nassau, "Je maintiendrai" (en français). Cette devise est extraite de Salluste ( homme politique romain né en 86 avant JC) , dont la citation complète est : Nam concordia parvae res crescunt, discordia maximae dilabuntur (dans son récit d'une guerre coloniale menée par les Romains en Numidie, le nord de l'Algérie actuelle: Bellum Iugurthinum ou la Guerre de Jugurtha), et dont la traduction en français est : « En effet, par l'union, les petites choses grandissent, mais par la discorde les plus grandes s'effondrent». Cette maxime est également citée par Sénèque dans les Lettres à Lucilius (XCIV, 46).
Traduction plus claire en langage d'aujourd'hui : grâce à l'union des coeurs, des esprits, on arrive petit à petit à réaliser de grandes choses en partant de peu; en quelque sorte : "L'union fait la force ! " ou avec de la persévérance et de la solidarité, on arrive à vaincre tous les obstacles et à bâtir des grands projets.
Le blason de la ville de Toulon date du 14e siècle. Mais on ne sait pas si la croix est une évocation des croisades ou bien une imitation de celles de villes comme Marseille ( croix bleue sur écu blanc), Fréjus et Antibes.
Toulon n'a pas usé de la faculté qu'elle avait, comme "bonne ville", de porter un chef de France puisque l'on voit toujours briller sa croix dans sa primitive simplicité. Source : Gaso, la banque du blason
Le 14 avril 2003, l'équipe municipale autour d'Hubert Falco a décidé l'adoption d'un nouveau logo et d'un nouveau nom pour Toulon-:: "Toulon port du Levant", le logo qui représente un spi bleu, (une voile gonflée permettant de maîtriser le vent pour donner souffle et élan à la Ville) frappée de la croix jaune s'inspire bien évidemment du blason de notre ville, un peu au-dessous sur la gauche, une sphère symbolise le soleil. L’or du soleil, l’azur du ciel et de l’air, du souffle s’y côtoient pour porter les nouvelles perspectives de la Ville.
Ce logo a été créé bénévolement par Gaston Secondi, un proche collaborateur du Maire et personnellement, je le trouve très réussi.
Sur les courriers officiels émanant de la mairie, les armoiries figureront toujours en tête, le logo viendra se poser comme une signature; il figurera sur tous les communiqués, prospectus et tous documents qui participent à la mise en valeur de l'image de la ville.
Souvent, je me demande si j'aime encore cette ville de Toulon que j'arpente à chacune de mes venues, à la recherche de mes souvenirs; en réalité le Toulon que j'aimais a disparu à jamais, c'est celui de mon enfance, de ma jeunesse. Le majestueux cuirassé Jean Bart a disparu à tout jamais du port, les trolleys sont partis à la ferraille, mes magasins préférés, les cinémas où j'allais, sont fermés; le béton hideux a poussé partout, la circulation est infernale....et la population a beaucoup changé. Ceux qui ne croient pas au Grand remplacement n'ont qu'à venir constater.
Carte postale Éd. Gai Soleil Toulon - col. R. Le Corff - Le Jean Bart au mouillage en rade de Toulon. |
La ville d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle d 'il y'a 35 ou 45 ans et c'est normal. Tout le monde vit un peu dans la nostalgie d'une époque passée ( celle de sa jeunesse, bien sûr !) qui était toujours bien plus belle et plus merveilleuse que le temps présent. Déjà mes parents dans les années 60 ou 70 me disaient que Toulon, "C'était tellement bien autrefois, avant la guerre, si tranquille...Maintenant, il y'a trop de monde, trop de circulation, trop de bruit, trop d'immeubles, trop de délinquance..."
Je crois que Georges Blond, dans son livre: "Rien n'a pu les abattre" est un des auteurs qui a vraiment su raconter l'histoire de Toulon depuis ses plus lointaines origines, d'une manière à la fois passionnelle et passionnante. J'ai vraiment aimé ce livre écrit vers 1967, que je recommande à tous les amoureux de Toulon. L'auteur déjà à cette époque, ressentait une certaine nostalgie du Toulon d'antan et s'inquiétait fortement pour l'avenir de la ville et notamment celui de sa Marine dont il constatait avec regret la réduction progressive à l'état de peau de chagrin avec pour conséquence un port de guerre de plus en plus vide.
De tous temps, Toulon a souffert d'une mauvaise réputation surtout auprès des "étrangers", d'une très mauvaise image de marque et je ne suis pas sûr que celle-ci ait vraiment disparu dans les esprits, notamment chez les "Parisiens", " Lyonnais"et autres gens du nord" Vous savez, tous ces "estrangers" qui ne sont pas immatriculés 83 et que les vrais Toulonnais prennent tant de plaisir à klaxonner méchamment ou à insulter quand ils ne démarrent pas dans les 3 secondes au feu vert ou lorsque visiblement égarés, ils cherchent un tant soit peu leur route. Pas toujours sympas, les Toulonnais !!
Toulon n'a hélas jamais connu le prestige et la richesse de ses belles voisines méditerranéennes de la Côte d'Azur; Cannes et surtout Nice et ce malgré une situation au sein d'un site naturel admirable et grandiose, notre magnifique rade que nous n'hésitons pas à qualifier de "la plus belle d'Europe".Ne parlons pas de Marseille, éternelle rivale que seulement 70 kms séparent, Toulonnais et Marseillais ne se sont jamais vraiment appréciés, même l'accent est différent, c'est dire.
Toulon dans un passé encore pas si lointain, avait cette réputation sulfureuse qui affecte la plupart des ports de guerre : l'image des marins en bordée après un trop long séjour en mer et toutes les privations de toutes sortes qu'il faut bien compenser dans les bars à matelots et les bordels de la basse ville et de son quartier réservé, les bagarres d'alcolos, la prostitution, les trafics en tous genres, et tous les délits de toutes sortes qui vont avec...
ll suffisait de parler dans une conversation de Toulon à quelqu'un, à Nancy ou à Limoges, pour s'entendre répliquer finement :" Ha, oui Toulon ! c'est Chicago !!" Vraiment vexant pour le Toulonnais qui entend ça ! La rue du Canon était toute désignée pour être débaptisée au lendemain de la guerre par la municipalité communiste de l'époque dirigée par Jean Bartolini (maire entre 1945 et 1947). Il fallait honorer les camarades du Parti morts en héros et on décida donc de la rebaptiser rue Pierre Semard (du nom du secrétaire général de la fédération des cheminots CGT, membre du Parti communiste, fusillé comme otage en 1942, par les Allemands à la prison d'Évreux).
Le canon utilisé destiné au départ à comme chasse-roues afin de protéger le mur des coups de roues des carrioles et autres calèches, existe toujours, Il reste là fiché dans le trottoir juste au coin de la rue. Moi, je regrette un peu ce nom de rue du Canon, c'était plutôt original et poétique. On pense au canon des navires de guerre, aux canons que l'on boit avec les amis au bistrot sans compter les canons des pistolets qui parfois parlaient lors de quelques réglements de compte entre mauvais garçons. Parmi les vieux toulonnais, bon nombre l'appellent encore rue du Canon et pas rue Pierre Sémard qui demeure un illustre inconnu pour la plupart d'entre eux.
Toulon a depuis longtemps été une des villes les plus mal gérées de France; à partir des années 50, la ville a connu des dizaines d'années de gestion municipale discutable pour ne pas dire déplorable. J'ai vécu toute ma jeunesse sous "le règne" de la municipalité d'Édouard Le Bellégou puis sous celle de Maurice Arreckx, grande figure toulonnaise (mais originaire du Limousin) , qui a dirigé pendant plus d'un quart de siècle cette cité avant de partir pour le Conseil Général du Var; la suite on la connaît : une fin peu glorieuse marquée par de bien sombres affaires de corruption et de détournements de fonds publics: une éclaboussure de plus pour l'image de Toulon qui n'en avait vraiment pas besoin.
Passons rapidement sur l'épisode FN de Jean-Marie Le Chevallier (originaire de la région parisienne) qui valut bien des volées de bois vert à Toulon et à la réputation de ses habitants ( C'était le choix des Toulonnais à cette époque et dans un contexte bien particulier, de quel droit pouvait-on les juger surtout. A Paris ( ou ailleurs) on aime bien donner des leçons de morale mais parfois il serait bon de balayer devant sa porte. Par la suite les Toulonnais décus par l'expérience, ont voté différemment et ils ont élu Hubert Falco en 2001.
Hubert Falco fut maire de Toulon pendant 22 ans entre 2001 et 2023 sous les étiquettes UMP puis LR : un homme du cru, pas né Toulonnais mais varois de Pignans avec des ancêtres italiens; Toulon tient-elle enfin le maire qu'elle mérite? Il avait été vite repéré en haut lieu dans l'équipe de Jean-Pierre Raffarin et nommé secrétaire d'État aux personnes âgées puis ministre délégué, poste qu'il a préféré abandonner le 28 octobre 2004 pour pouvoir se consacrer plus assidument à la gestion de la ville. Hubert Falco est également sénateur. Il avait été réélu haut la main en mars 2014 puis il avait été réélu 6 ans plus tard en mai 2020 mais en 2023 patatras ! Tout s'effondre.
En avril 2023, il est condamné, pour recel de détournement de fonds publics, à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité par jugement du Tribunal correctionnel de Marseille, ce qui entraîne la déchéance immédiate de ses mandats. C'est dommage car il était globalement très aimé des Toulonnais.
Parodiant Michel Audiard dans les Tontons flingueurs, on pourrait dire : "C'est curieux chez les hommes politiques ce besoin de détourner des fonds."
C'est Josée Massi qui le remplace à partir de mai 2023.
Hubert Falco a fait à mon sens une ÉNORME ERREUR en voulant abandonner le projet tramway sur rail pour un BHNS ( bus à haut niveau de service qui roule sur pneus) ; Pour ma part, je considère que c'est une grosse "CONNERIE" et je regrette cette décision de la municipalité de Toulon..
Allez-y ! Plantez vous bien Messieurs ! Vous ne pourrez pas dire que vous n'aviez pas été prévenus. Remettez nous plutôt un vrai tramway qui roule sur 2 files de rails à la place du BHNS. Regardez un peu ce qui se fait ailleurs ! Les exemples ne manquent pas même dans des villes moyennes. Toulon mérite vraiment d'avoir son propre tramway compte-tenu de l'important trafic voyageurs qui ne saurait se contenter d'un vulgaire bus guidé.
(1) Allusion fine vous l'aurez compris, au livre de Tennessee Williams : "Un tramway nommé Désir".
( j'ai fait un rêve) : je me prends parfois à rêver de voir Toulon dirigée par un homme et une équipe municipale : honnête, compétente, dynamique, respectueuse et soucieuse des préoccupations de ses concitoyens et comptables des deniers publics.
Toulon a presque tout raté jusqu'à présent, est passé à côté de tout et n'a qu'une médiocre image de marque, même les touristes l'ignorent trop souvent et injustement. Des années de choix plus déplorables les uns que les autres ont contribué à fortement l'enlaidir : le béton et les tours ont poussé comme des champignons, le quartier de la Rode en est un exemple, la Maison des technologies... le Centre commercial Mayol quant à lui est une véritable verrue au coeur de la vieille ville s'ajoutant en cela au vieux stade du même nom on ne peut plus mal placé, avec sa fort laide tribune de béton précontraint.
Cet hypermarché Carrefour avec ses galeries marchandes au coeur de la vieille ville a littéralement "flingué" tous les petits commerces de cette zone si pittoresque mais il draine une abondante clientèle. Sur le cours Lafayette et surtout dans petites les rues adjacentes, ce ne sont que rideaux de fer définitivement tirés ou commerces moribonds, parfois d'autres boutiques ont pris le relais du genre marchands de kebabs. Même des magasins historiques comme Castel-Chabre (1894) ont tiré le rideau. C'est à pleurer!
Ces derniers progressent d'ailleurs petit à petit parmi les commerces du port. Le restaurant de poissons ou la marchande de souvenirs de Toulon cèdent progressivement le pas aux fast-food turcs qui se multiplient comme les pains de la parabole. C'est ça la "nouvelle gastronomie toulonnaise" ?
Même les kiosques à sandwiches bien de chez nous ( jambon-beurre et pan Bagnat ) dont se régalaient nos braves pompons rouges affamés, sont remplacés inexorablement par les envahissants "Döner Kebab", ces gras et bourratifs sandwiches à côté desquels le Big Mac ou le Géant sembleraient presque des nourritures diététiques. Tout fout le camp, ma brave dame ! La Turquie est déjà dans l'Europe et nous ne le savions pas ! Döner de Brest !
Je me rappelle bien de ces marins, avec leur demi-baguette d'où débordait, qui le jambon, qui la salade, les tomates, les oeufs durs, le thon et les anchois; l'encombrant sandwich à la main ou en bouche, obligés de saluer un supérieur qui les croisaient là et fort embarrassé d'une telle situation. Parfois, le matelot avait droit à une réflexion désobligeante de l'officier:"alors, on ne vous nourrit donc pas bien dans la Marine ??" (authentique !!)
Le seul record où Toulon ait brillé, c'est celui de la lenteur pour le percement de son premier tunnel routier, laissant penser qu'il avait été creusé à la petite cuiller. Nous méritons de figurer dans le livre Guinness des records catégorie lenteur. Il se sera écoulé 46 ans du début des études à la mise en service du tube sud, et plus de 20 ans du début à la fin des travaux. Là aussi le ridicule ne nous a pas été épargné. Commencé en 1993, il fut mis en service en 2002, aussitôt vu le bout du tunnel, il a fallu percer un 2ème tube pour des raisons de sécurité (un seul sens de circulation pour chaque tube) . En fait ça n'aura pris "que 7 ans", le 2ème tunnel, dit tube sud-ouest-est, commencé en 2007 a été mis mis en service le 15 mars 2014. Les embouteillages vont-ils enfin diminuer ? En fait on constate qu'il y a toujours des embouteillages et que de fréquents accidents ou incendies dans un ou l'autre tube, provoquent des fermetures à la circulation. S'y rajoutent les fermetures pour la maintenance et c'est le pompon. Il suffit de regarder les actualités sur Var Matin et on tombera forcément sur un problème dans un des tunnels.
Toulon, une des grandes villes du sud-est de la France, chef-lieu du département du Var depuis 1974 ( avant cette date, c'était Draguignan, modeste ville de 33.000 habitants ), dépendant de la région PACA ( Provence-Alpes-Côte d'Azur), sur la mer Méditerranée . Toulon est le premier port de guerre français devant Brest. La ville abrite un arsenal et des activités de constructions navales, ainsi qu'une industrie chimique et mécanique. C'est également un port commercial et un port de pêche parmi les plus importants de la façade méditerranéenne.
Photo Roland Le Corff - Le port de Toulon en avril 2004, bleu du ciel, bleu des bateaux, bleu de la mer - Cliquer pour agrandir |
La rade de Toulon est une des plus belles de toute la Méditerranée et l'une des plus sûres tant elle est bien abritée des tempêtes. Elle est protégée au nord par une chaîne de massifs calcaires où culmine majestueusement le mont Faron, au sud par le cap Sicié et la corniche de Tamaris. Aussi, dès le 15ème siècle, les rois de France ont-ils utilisé cet abri naturel pour y établir un port de guerre.
Photo Roland Le Corff - Navires de guerre de la Marine nationale alignés dans la rade de Toulon en mai 2009 |
Quand on approche de Toulon, on ne voit que lui, cet imposant massif de calcaire gris et pelé, piqueté d'arbustes du maquis et de pins d'Alep tortueux, domine Toulon du haut de ses 542 mètres. C'est le phare, la montagne fétiche des Toulonnais; de son sommet le panorama est absolument extraordinaire, c'est ce qu'on appelle une vue imprenable. C'était aussi depuis longtemps une position stratégique ce qui lui a valu d'être couronné de plusieurs forts. Plus loin, le Mont Coudon, le Mont Caume et le Baou des 4 Oures, prolongent le Mont Faron de leur masse de calcaire gris clair.
On peut monter là haut soit par une route en lacets digne des Alpes, soit par un joli téléphérique rouge mis en service le 12 juin 1959. Le mont Faron est vraiment le lieu de prédilection des Toulonnais désireux de respirer le grand air, et de s'en mettre plein les yeux. A ses pieds se déroulent une véritable vue aérienne sur le quartier résidentiel de Super Toulon, juste en dessous puis la ville, la rade avec sa beauté légendaire, la presqu'île de St-Mandrier, le Mourillon, le Cap Brun...Le spectacle de nuit est tout aussi fabuleux, Toulon brille de tous ses feux.
La promenade jusqu'à mi-hauteur du Faron, par la corniche Escartefigue permet de profiter de très belles échappées sur le panorama et d'apprécier les villas plus ou moins élégantes, nichées parmi les pins d'Alep qui s'accrochent au flanc de la montagne.
On monte également au Faron pour le fort intéressant musée du Débarquement et le zoo. L'ascension de notre chère montagne par les coureurs cyclistes est toujours un spectacle fantastique, les plus grands l'ont escaladé : Anquetil, Poulidor, Bahamontès, Thévenet, Merckx etc...pour nous, ça vaut le Ventoux ou l'Alpe d'Huez.
Photos Roland Le Corff mai 2005 - Vue sur la rade de Toulon depuis le téléphérique Cliquer pour agrandir |
Toulon compte plusieurs édifices anciens dignes d'intérêt, tels que l'église romane Sainte-Marie-Majeure (ou Ste-Marie de la Seds), édifiée au 11ème siècle et agrandie au 17ème siècle, l'église Saint-Louis de style néo-classique achevée juste avant la Révolution, l'église St-François de Paule de style baroque provençal, datant du 18ème siècle, située au bas du Cours Lafayette et un vaste hôpital militaire. On trouve, sur les collines qui entourent la ville, des forts datant du 17ème siècle.
Construite sur le site de la commune romaine de Telo Martius, déjà mentionnée pour la première fois en 150 avant J-C dans l'itinéraire maritime d'Antonin. Les Romains avaient fait de la rade le point de relâche de leurs bateaux de commerce et installé dans la bourgade l'une des deux teintureries impériales de la Gaule. Les fameuses toges des Romains étaient d'une couleur rouge foncé tirant sur le pourpre, cette couleur avait une origine naturelle. On pouvait produire la pourpre à partir du murex, coquillage épineux extrêmement abondant sur cette partie de la côte, ainsi que d'un insecte proche du puceron, une cochenille appelée Kermès qui vivait sur une espèce de chêne (Quercus Ilex) dont les feuilles ressemblent à celles du houx (le mot ilex en latin se traduit par houx, Quercus ilex = chêne à feuilles de houx) implanté sur les collines environnantes...
la ville entra dans l'histoire en 1481, quand la Provence devint française. Utilisé comme port de guerre lors des guerres d'Italie, Toulon entreprend sous Louis XII la reconstruction de la Tour royale, à l'entrée de la petite rade
Toulon fut à plusieurs reprises le théâtre de batailles importantes. Le roi Henri IV transféra à Toulon l'escadre de galères, basée jusqu'alors à Fréjus. Il fit creuser une darse de 15 hectares, construire des jetées, établir un arsenal et des chantiers navals et entoura la ville de solides fortifications. La Darse Vieille fut construite entre 1589 et 1640, elle est fermée par deux jetées qui en protègent l'entrée. En 1639, Richelieu créa une marine militaire et choisit Toulon comme centre stratégique de tous les armements navals en Méditerranée.
La ville prit une véritable expansion sous le règne du roi Soleil : Louis XIV; son ministre, Colbert décida que Toulon serait un port de guerre et que le monopole du commerce serait donné à Marseille. Colbert décida de construire une seconde darse de 20 hectares; ainsi Vauban créa la Darse Neuve et repoussa l'enceinte de la ville vers l'ouest. Durant les 17ème et 18ème siècles, la rade fut aménagée et défendue par la construction des forts Saint-Louis, Lamalgue, la citadelle de Six-Fours, les ouvrages des îles d'Hyères...Le développement de la marine entraîna celui de l'arsenal et de la ville.
Au 17ème et au 18ème siècle, Toulon fut le port d'attache des galères royales, dont le rôle était de surveiller la côte. Après avoir été menées par des marins turcs, elles furent ensuite peuplées de forçats qui ramaient et dormaient sans quitter leur place. Lorsque se répandit l'usage du canon, les galères, qui ne pouvaient être armées qu'à la poupe et à la proue, se révélèrent dépassées. Elles furent supprimées en 1748 et remplacées par le bagne. Les galériens devinrent des forçats. Souvenons nous de Jean Valjean et du bagne de Toulon, dans les Misérables de Victor Hugo.
Les bagnes furent supprimés du territoire français en 1852 mais une colonie pénitentiaire fut implantée à Cayenne en Guyane également dans les années 1850. En 1946, le gouvernement français ferma finalement le terrible et inhumain bagne de Cayenne, Seznec et Henri Charrière dit Papillon en furent les "hôtes".
En 1707, durant la guerre de Succession d'Espagne, Toulon résista aux flottes alliées d'Angleterre et des Pays-Bas.
à la mort de Louis XVI en 1793, les royalistes qui se trouvaient dans la cité, lassés des exactions de la Terreur, cédèrent le contrôle de Toulon à la force navale anglo-espagnole. Les armées de la Convention, sous les ordres du général Dugommier assiégèrent Toulon et forcèrent l'ennemi à évacuer. C'est lors de cette bataille que Bonaparte alors jeune capitaine d'artillerie se distingua en concentrant son attaque sur le fort anglais, édifié sur la presqu'île., le futur empereur Napoléon Bonaparte y gagne directement ses galons de général. Une grande partie de la ville fut incendiée par l'ennemi en déroute.
La "ville infâme" est débaptisée et renommée "Port la Montagne". Bonaparte revint plusieurs fois à Toulon : - En 1796, lors des préparatifs de la campagne d'Italie et en 1798, avant de s'embarquer pour l'expédition d'Egypte.
Toulon devient le port de départ pour d'innombrables expéditions maritimes vers les terres lointaines. En 1830 sous le règne de Charles X, l'expédition conduite par l'Amiral Duperré part à la conquête de l'Algérie; Toulon confond dès lors son destin avec celui de la Marine nationale. Elle devient la cité des cols bleus et des pompons rouges. la suite on la connaît, c'est à Toulon que reviendront de nombreux "Pieds-Noirs" ces mal-aimés de la métropole, obligés de quitter cette Algérie tant aimée, en 1962. Cette terrible guerre que l'on s'acharnait à l'époque à qualifier d'évènements, débuta le 1er novembre 1954 .
Elle laisse encore des meurtrissures indélébiles dans les corps et les âmes de ceux qui vécurent ce drame, quelle que soit la nationalité des acteurs de ce drame..
Sous le Second Empire partent de Toulon les campagnes de Guinée et d'Italie, les expéditions vers l'Indochine et le Mexique. Dumont d'Urville découvrit la statue de la Vénus de Milo au hasard d'une escale en Grèce ( il la vola sans vergogne aux grecs comme c'était l'habitude à cette époque, elle se trouve aujourd'hui au Louvre), et l'Antarctique. Une de ces terres sera baptisée Terre Adélie, du prénom de sa femme, toulonnaise de souche. Un des principaux lycées de Toulon porte aujourd'hui son nom ( je l'ai fréquenté en 1966-1968)
Au second Empire, le style du baron Haussmann à qui l'on doit l'embellissement de Paris, s'affirma dans le domaine architectural : le théâtre, la Place de la Liberté et le Grand Hôtel, le Musée Bibliothèque, le Jardin Alexandre Ier et de nombreux immeubles bourgeois dans la haute ville ( boulevard de Strasbourg) . La rade et l'arsenal seront régulièrement agrandis, jusqu'au début de notre siècle.
Photo Raphodon (Wikipédia) -Toulon, 29 Septembre 2013 : Voiles de Légende 2013, Le Belem. |
L'extension de l'enceinte fortifiée de Toulon prit son départ suite à la venue du prince Louis Napoléon le 27 septembre 1852, en effet la ville commençait à étouffer à l'intérieur de ses vieux remparts, obligeant les maisons à s'élever à des hauteurs démesurées. Dès les années qui suivirent, les vieux remparts érigés par Vauban cèdent aux pics des démolisseurs; seule la partie est et la Porte d'Italie bâtie en 1589 demeurèrent debout. Sur l'emplacement des bastions nord, on perça une nouvelle artère de 25 m de large qui portera le nom de boulevard Louis-Napoléon avant de devenir plus tard le boulevard de Strasbourg actuel. Cette artère majestueuse, nos Champs Élysées toulonnais, délimitera la basse ville médiévale de la nouvelle ville haute à vocation bourgeoise. Les beaux immeubles haussmanniens hauts de 4 à 5 étages, poussent comme des champignons. Le boulevard relie la porte Notre-Dame à l'est ( Noël Blache aujourd'hui) à la porte Nationale à l'Ouest.
La gare du PLM est construite en 1852 en haut de l'avenue Vauban, l'avenue Colbert et l'avenue St-Roch datent de la même époque.
La plupart des édifices publics seront construits le long de l'actuel bd de Strasbourg :
-1861 : la manutention militaire aujourd'hui la cité administrative.
-1860-1862 : le théâtre municipal
-1866: le lycée de la ville devenu lycée Peiresc et aujourd'hui collège Peiresc.
-1883: la caserne Gouvion St Cyr ( devenue le lycée Bonaparte)
-1898 : la sous-préfecture
-1885: le casino-théâtre ( aujourd'hui démoli)
-1875: le cercle militaire et son jardin entre la place de la Liberté et l'avenue Vauban ( aujourd'hui démoli, il subsista pendant longtemps faute de projet valable un grand trou à la place)
-1883-1887: le musée -bibliothèque de la ville
Au cours des décennies suivantes, s'ajouteront la Chambre de commerce, le Palais de justice...
Le démantèlement complet des fortifications sera décrété en 1921 et sera réalisé au cours des années suivantes; il permettra l'ouverture de nouvelles voies : Avenues : Clémenceau, Lyautey et Maréchal Foch. De nos jours, seules subsistent les portes d'Italie (1589) et Sainte-Anne, cette dernière étant la plus récente (1856)
12 et 13 juin 1940 : Premiers bombardements des avions italiens sur Toulon, Saint-Raphaël, Saint-Tropez. Le 13 juin 1940, appareillage de la force navale Française: 4 croiseurs lourds et 11 contre-torpilleurs sont engagés. Les croiseurs "Algérie", "Foch", "Dupleix", "Colbert" et les autres navires quittent la rade de Toulon pour aller bombarder en représailles, les ports italiens de Gênes, Savone et les alentours. c'est l'opération Vado.
14 juin 1940, 4 heures 30 mn : Les navires français ouvrent le feu, sur Gênes, Savone; malheureusement le contre-torpilleur L'Albatros sera touché par un obus italien et 12 marins français tués. Finalement l'escadre repart pour Toulon vers midi après avoir causé des dégâts mineurs aux défenses portuaires italiennes.
Vendredi 14 juin 1940 : Les Allemands rentrent à Paris, c'est la fin ! C'est la débâcle et l'effondrement complet de l'armée française, et le début d'un gigantesque mouvement de panique qui va jeter des milliers de civils terrorisés et de militaires sur les routes.
Mercredi 3 juillet 1940 : 16 heures 53 mn : le désastre de Mers el Kébir ( Algérie): les Anglais tirent sur les français ! 1295 marins français tués. Le vieux cuirassé "Bretagne" atteint de plein fouet, chavire entraînant 977 marins dans la mort., le "Dunkerque" est lui aussi atteint, ainsi que le "Provence".Seul le"Strasbourg" parvient à appareiller et à regagner Toulon
Churchill exige que La flotte française soit désarmée dans des ports britanniques car après l'armistice, il était prévu qu'elle passe sous contrôle italo-allemand.
Les bâtiments français, qui, en rade de Mers el-Kébir, refusèrent de rejoindre la flotte britannique, par fidélité à Pétain, furent coulés, le 3 juillet 1940, sur ordre de Churchill, qui préférait ouvrir le feu sur les navires français avant qu'ils ne passent sous contrôle allemand. Vichy rompit ses relations diplomatiques avec Londres.
Dans le courant de l'après-midi, un compromis était sur le point d'être trouvé, après que Somerville eut prolongé son délai. Mais un des adjoints de Darlan, le vice-amiral d'escadre Le Luc, fit savoir par radio à Gensoul que les escadres françaises de Toulon et d'Alger se portaient à son secours. Les Britanniques captèrent ce message et Londres ordonna à Somerville d'ouvrir le feu. Ce fut un vrai massacre. Cet épisode ne fut jamais oublié par les marins français, notamment les Bretons (très nombreux dans la Marine) qui gardèrent une haine tenace envers les Anglais (même comme alliés). Mon père, marin pendant la guerre et bien que n'ayant pas vécu Mers el Kebir partageait largement ce sentiment.
Dimanche 8 novembre 1942 Port de Toulon : La flotte est là, impeccable, le cuirassé "Strasbourg" porte la marque de l'Amiral de Laborde, commandant de la flotte de haute mer.
A partir du 8 novembre 1942, les Américains et les Britanniques avaient débarqué en plusieurs points d'Afrique du Nord: au Maroc et en Algérie ( Casablanca, Oran, Alger ) Les Américains avaient même bombardé les navires de guerre français à Casablanca ( Maroc). L'amiral François Darlan se trouvait alors à Alger.
Les Allemands envoyèrent alors des renforts dans Tunis et, en réaction au débarquement des alliés, envahirent la zone sud de la France, réalisant ainsi l'occupation totale du pays.
11 novembre 1942 : les Allemands viennent de franchir la ligne de démarcation.
12 novembre 1942 : 17 heures 30 mn, Darlan appelle la flotte française à se joindre aux nations unies pour combattre Hitler.
Vendredi 27 novembre 1942 : sabordage de la flotte dans le port de Toulon.
Après l'entrée des troupes allemandes en zone libre en 1942, les officiers de la marine française sabordèrent le plus gros de la flotte française (+ de 45%) mouillée à Toulon, afin d'éviter que les Allemands ne s'en emparent.
Acte de résistance héroïque ou "gigantesque connerie", on ne saura peut-être jamais quelle est la bonne réponse; il semble évident, même sans être historien que si cette remarquable flotte de guerre avait pu partir à temps en Afrique du Nord et se rallier immédiatement aux alliés Britanniques et Américains, le sort de la guerre en eût été radicalement changé, celle-ci aurait probablement duré beaucoup moins longtemps.
Après le terrible désastre de Mers el Kebir en juillet 1940 (8 navires coulés ou endommagés et 1295 marins français tués par nos bons amis britanniques), le sabordage de la flotte était le dernier clou dans le cercueil de la Marine française.
Le 27 novembre 1942, l'Amiral de Laborde donne le signal du sabordage de la flotte à Toulon; l'Amiral Alexandre Wassilieff participe à l'opération. Le vice-Amiral Abrial saborde le croiseur "Algérie"( voir photo ci-dessus)
Deux colonnes allemandes devaient pénétrer dans Toulon, par l'Est et ainsi s'emparer du Fort Lamalgue (poste de commandement du Préfet maritime) et de l'arsenal du Mourillon et par l'Ouest pour occuper l'arsenal principal mais aussi les batteries du Cap Cepet qui contrôlaient la sortie du port militaire.
Vers 4h 30 les Allemands entrent dans le Fort Lamalgue et arrêtent l'Amiral Marquis, Préfet maritime. Pendant ce temps son chef d'état major le CA Robin présent aussi à Lamalgue parvient à transmettre au major général de l'arsenal le CA Dornon l'ordre de sabordage qu'il retransmet aussitôt à l'amiral de Laborde à bord du Strasbourg.
La première intrusion des troupes allemandes dans l'arsenal s'effectue à 4h50 à la porte Nord ( Port-marchand ). C'est dans ce secteur que sont tirées les premières rafales de mitrailleuses sur les sous-marins comme le mentionne le rapport de la Haute Cour de Justice.
A 5h25 la porte de l'arsenal principal est à son tour enfoncée par les blindés allemands. Le navire amiral des Forces de Haute Mer (Strasbourg) lance par radio l'ordre général de sabordage répercutés également par signaux optiques. Le branle-bas sonne alors brusquement sur tous les navires bientôt suivi de l'ordre d'évacuation. Ne restent à bord que les équipes de sabordage préalablement désignées et constituées.
Pendant ce temps, les chars allemands ne parviennent pas à se repérer dans l'arsenal et vont perdre de nombreuses minutes avant d'atteindre leurs objectifs; permettant ainsi aux équipes de sabotages de remplir leurs missions. En quelques minutes de multiples explosions vont secouer les bâtiments présent dans l'arsenal, au point que les Toulonnais croiront en un terrible bombardement et pour certains en un tremblement de terre.
Plus de quatre-vingt bâtiments sont détruits en pleine nuit. L'opération Lilas est déclenchée. Seuls trois sous-marins gagneront L'Afrique du Nord dont le fameux "Casabianca" du Commandant L'Herminier..
Le spectacle est hallucinant dans le port de Toulon, le mazout a tout envahi sur la mer, il faudra 2 ans pour que l'on puisse s'y baigner à nouveau, quant aux amas de ferrailles qui encombraient le port, difficile aujourd'hui d'en imaginer l'importance.
Cuirassés : Strasbourg-Dunkerque-Provence.
Croiseurs: Dupleix-Foch-L'Algérie-Colbert-Marseillaise-Jean de Vienne.
Contre-torpilleurs: Cassard-Aigle-Gerfaut-Lion-Linx-Indomptable-Mogador- Panthère-Tigre- Kersaint-Tartu-Valmy-Vauban-Vauquelin-Vautour-Le Guépard
Torpilleurs: Casque-Bordelais-Bison-Bayonnaise-Froudroyant-Trombe-Siroco-Poursuivante-Mars- Hardi-Palme- Cyclone-Mameluk
Sous-marins: Redoutable-Eurydice-Diamant-Thétis-Sirène-Venus-Vengeur-Naïade- Pascal-Espoir- Acheron-Fresnel-Caiman-Henri Poincaré-Galatée.
Avisos: Epargne-Iberville-Chamois-Yser-Impétueuse-Curieuse-Granit-Dédaigneuse.
Autres bâtiments: Rance-Durance-Garonne-Gladiateur-etc..
Les marins français essayent en toute hâte de se débarrasser de leur uniforme et de se procurer des vêtements civils capturés; beaucoup s'enfuient à pied à travers les collines.
Les marins capturés seront ensuite démobilisés. Mon père marin également qui a vécu tous ces épisodes en direct, fut pour sa part engagé dans la Gendarmerie maritime à la caserne Malbousquet de Toulon. Le port actuel fut reconstruit dans les années 50.
Le 24 novembre 1943 à 13 heures 10, un terrible bombardement met à mal le pittoresque quartier du Mourillon et les vieux quartiers du port, c'est le premier effectué par les alliés. Sont touchés: le boulevard Bazeilles ( connu pour sa caserne de l'infanterie de Marine), les rues Castel, Castillon, Lamalgue, le quartier populaire de Besagne...La ligne de tramways subit de tels dommages qu'elle ne pourra jamais être remise en circulation (voir à ce sujet les pages sur les trolleybus toulonnais )
A cette époque mes parents habitaient justement au Mourillon, impasse des Tilleuls au rez-de-chaussée d'une vieille maison; le quartier devient trop dangereux à cause de la proximité du port et de nombreux objectifs militaires, cibles privilégiées des bombardiers Anglais et Américains, ils doivent donc changer de quartier et s'installent au Petit-Bois, boulevard Claude Farrère mais là aussi l'endroit n'est pas sûr. Un jour, une grosse bombe tombe à 50 mètres de la maison, pulvérisant par l'effet de souffle, le toit et les vitres. Les éclats de verre lacérèrent même les draps de lit. Heureusement, ma mère avait quitté la maison à temps et s'était réfugiée sous un ponceau non loin de là, une espèce de petit passage sous la route.
Une autre fois, elle reçut sur le pied un petit éclat de bombe brûlant . Il fallut encore déménager, cette fois vers la Serinette, juste au coin du chemin de la Calade et de la route du Cap Brun, à la villa Miraflorès.
Le 4 février 1944, 500 bombes furent déversées sur Toulon, puis un autre bombardement suivit le 16 mars 1944. Un gigantesque incendie ravagea le grand magasin des "Dames de France", la Poste, l'Hôtel de Ville, le Palais Vauban...Les témoins de cette événement se souviennent encore des papiers enflammés qui virevoltaient dans le ciel en provenance de l'incendie des Dames de France. On aurait dit une neige noire. Le quartier du Mourillon, devenu inhabitable fut mis en zone interdite et évacué sur ordre des Allemands. La population avait fui Toulon, elle était tombée à moins de 50.000 habitants.
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Photo dans le livre de Gabriel Bonnafoux - La rue de la République dévastée, en 1944. |
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Photo coll. Henri Le Corff, non datée- La porte de l'Arsenal de Toulon avec ses protections contre les bombardements. Au premier plan, une traction-avant Citroën 11 BL s'apprête à franchir l'entrée; il pleut fort, les passants se pressent sous leur parapluie. Un matelot en uniforme sort de l'arsenal.Sur la gauche on aperçoit le campanile de l'arsenal. |
1944 : Les bombardements se succédaient, le 11 juillet 1944, à la Seyne, des habitants s'étaient réfugiés dans un abri qui était en fait une sorte de tunnel d'égoût ; il y'eut un mouvement de panique terrible et 96 personnes moururent piétinées. Ce drame eut un retentissement considérable.
Au 10 août 1944, il y'avait déjà eu 8 bombardements sur Toulon; le 26 août 1944, c'est le défilé de la libération sur le boulevard de Strasbourg, le martyre de Toulon prend fin.
Les Américains et uniquement eux, ont très courageusement déversé leurs bombes sans prendre trop de risques, à 6 000 m d'altitude, hors de portée de la défense anti-aérienne allemande, la redoutable flak. Les Anglais quant à eux étaient beaucoup plus précis dans leurs bombardements car ils prenaient plus de risques en volant plus bas.
Comme partout ailleurs en France, les bombardements ont en premier lieu causé des victimes parmi les Français, les civils innocents. Les exemples des villes de Caen, Rouen, Le Havre, Nantes, Marseille, sont là pour le rappeler, les Alliés ont causé bien plus de victimes chez les Français que nos envahisseurs allemands eux-même. Ce n'est pas très politiquement correct de le dire mais la vie des civils n'avait pas grande valeur aux yeux des grands chefs des forces alliées. Il fallait avancer vite et épargner la vie des soldats en ne craignant pas de raser des villes.
On estime entre 60 000 et 75 000, le nombre de victimes civiles des bombardements alliés, 75 000 blessés, plus de 300 000 habitations détruites. L'écrivain britannique Andrew Knapp nous révèle beaucoup de choses sur ce qui reste encore un domaine du tabou. Avec 550 000 tonnes de bombes déversées (soit 20 % des bombardements alliés), la France a été, après l’Allemagne, le deuxième pays le plus touché par les bombardements alliés de 1940 à 1945 sur le Front de l’Ouest. C’est donc une France en partie détruite par leur aviation que les Alliés vont libérer.
Mais grâce à l'argent du plan Marshall, les Français pourront tout reconstruire ( maist bien sûr, il faudra tout rembourser...)
Photo USAF N° 050610-F-1234P-011- Un bombardier américain B 17 larguant ses bombes. |
Le record pour Toulon a été battu en 1975 et jamais égalé depuis (avec un total de 181 801 habitants) mais on s'en rapproche
ÉVOLUTION DE LA DÉMOGRAPHIE TOULONNAISE |
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Année |
Population ville |
Agglomération ( Métropole Toulon Provence Méditerranée) (12 communes) |
1720 |
26.296 |
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1721 |
10.493 |
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1801 |
20.000 |
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Fin 19ème siècle |
95.000 |
|
1901 |
101.602 |
|
1923 |
106.000 |
|
1931 |
133.262 |
|
1936 |
150.310 |
|
1942 |
167.018 |
|
1944 |
50.000 |
|
1946 |
125.741 |
|
1954 |
141.117 |
|
1962 |
161.300 |
|
1968 |
174.799 |
311 932 |
1975 |
181.801 |
346 235 |
1982 |
179.423 |
|
1990 |
170 167 |
437.553 |
1999 |
166 639 |
478.206 |
2006 |
167 816 |
|
2009 |
|
4434 328 |
2011 |
163 974 |
|
2014 |
165 584 |
427 839 |
2016 |
169 634 |
|
2017 |
171 953 |
434 982 |
2018 |
176 198 |
|
2020 |
|
444 634 |
2021 |
180 452 |
447 804 |
Ville de tradition navale grâce à son vaste port naturel, Toulon a, pour cette raison, connu de fréquentes attaques et subi des dommages importants pendant la Seconde Guerre mondiale. Le quai Cronstadt ( ex Stalingrad ) a depuis été reconstruit pour offrir une agréable promenade de front de mer, ponctuée de nombreux magasins et cafés mais le style de ces barres de béton est absolument hideux et ces bâtiments vieillissent fort mal. La vieille ville conserve quelques remarquables bâtiments, notamment la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, édifiée au 11 ème siècle, puis profondément remaniée au 17ème. Le remarquable musée de la Marine retrace l'histoire de la ville, grâce à une superbe collection d'objets marins, maquettes de navires, miniatures de galions, figures de proue sculptées, tableaux...L'université de Toulon et du Var est située dans la municipalité voisine de La Garde.
Pour le Blason, Gaso, la banque du blason, un site qui a désormais pris une toute autre forme (plus commerciale) et ne contient plus les informations qui m'avaient permis de commenter le blason de Toulon - Pour la devise de Toulon, Wikipédia - pour le sabordage de la flotte : Georges Blond : "Rien n'a pu les abattre" - et le site Internet : Netmarine: http://www.netmarine.net/forces/operatio/sabordage/index.htm - Les bombardements alliés sur la France : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_strat%C3%A9giques_durant_la_Seconde_Guerre_mondiale#Bombardements_am%C3%A9ricains - Andrew Knapp, Les Français sous les bombes alliées 1940-1945, Paris, Tallandier, 2014.
Wikipédia : Toulon : - Métropole Toulon - Provence - Méditerranée :
Photos :
Roland Le Corff - Raphodon sur Wikipédia : Licence CC 3.0 - Carte postale Éditions Gai Soleil, Toulon - Photo du B 17 : USAF N° 050610-F-1234P-011 versée dans le domaine public, présente sur Wikipédia Commons - "1880 -1980: Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" par Gabriel Bonnafoux et Albert Clavel -
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