Lyon, la "Capitale des Gaules", a possédé le troisième réseau de tramway de France après Paris et Marseille. D'abord exploités par différentes compagnies, les tramways desservaient depuis le centre ville les lointaines campagnes de la région. En outre, la topographie accidentée du nord et de l'ouest de la ville engendra la construction de plusieurs lignes de funiculaires (les fameuses "ficelles" ) ou de crémaillères dont a plupart sont encore en service.
Création des Omnibus et Tramways de Lyon (O.T.L) le 18 janvier 1880. Les premiers tramways urbains à chevaux à voie normale (1,435 m) ont été mis en service en 1880. Les tramways à vapeur apparaissaient à leur tour en 1888. Le premier traway électrique fut mis en service le 2 juillet 1893 sur le parcours de Sainte-Foy à Saint-Just, sur voie de 0,75 m par la Compagnie du Tramway de Sainte-Foy ( T.S.F)
En août 1894, électrification du réseau de l'O.T.L (Omnibus et Tramways de Lyon) sur la ligne N°10? Charité -Oullins. En 1898, ce sera la généralisation de l'électrification.
Après la première guerre, la situation financière difficile ralentit la modernisation. Le matériel était dès lors modernisé sur un même modèle ce qui donnait un semblant d'unité au parc formé de véhicules disparates. En 1927, 560 motrices et 640 remorques desservaient un réseau qui s'étendait sur 286 km.
Néanmoins, en 1926, 12 rames motrice et remorque à plate-forme centrale montées sur bogies étaient mises en service sur la ligne 7 (Perrache - Cusset), la plus chargée du réseau. Ce matériel d'un aspect moderne resta pourtant en nombre trop limité pour assurer une modernisation à grande échelle. En 1930-32 encore, une petite série de huit grandes motrices, toujours à plate-forme centrale, était livrée.
Après la seconde guerre, le réseau lyonnais était exploité par du matériel obsolète. En 1947, un plan de modernisation était mis au point. Il était encore admis de conserver les tramways sur les axes les plus chargés ; le reste du réseau devait être transformé pour l'exploitation par trolleybus ou autobus. Mais le développement de l'automobile et le peu d'intérêt de la municipalité pour les tramways, ne permirent pas la concrétisation de ces projets.
A partir de 1948, les tramways laissèrent progressivement la place aux trolleybus et aux autobus, malgré le trafic important sur les lignes du centre-ville. Le dernier tramway urbain circula sur la ligne 4 (Gare Perrache - Parc de la Tête d'Or) le 30 janvier 1956.
En 2000, la Ville de Lyon, sous l'impulsion de son maire, a reconstruit deux lignes de tramways dans le centre de Lyon. Ces deux nouvelles lignes, exploitées par du matériel moderne, sont appelées à devenir la base d'un réseau plus important qui devrait se développer d'ici 2010.
Photo Roland Le Corff -1994 au musée de l'AMTUIR - Motrice NLT N° 422 pour voie métrique; construite en 1899, elle fut l'une des premières motrices de France montée sur bogies à roues inégales. Au départ, il s'agit d'une ancienne motrice à accumulateurs. Elle est équipée de moteurs Dick-Kerr, avec prise de courant par perche et pantographe. Elle fut réformée en 1957 et donnée par le département du Rhône au musée de l'AMTUIR. |
Motrice NLT n° 422 (1899) :
Mise en service en 1899, la motrice n° 422 est issue d'une série de 35 véhicules numérotés de 401 à 435, dont 10 à bogies chemin de fer. Ce matériel est un des premiers en France à être monté sur bogies "maximum traction" à roues inégales. A l'origine, les NLT urbaines fonctionnaient sur accumulateurs.
Les NLT ont circulé sur le réseau urbain à voie métrique de Lyon et celles dites chemin de fer à intercirculation sur la ligne de Vaugneray, puis sur la ligne suburbaine N° 34 (Cordeliers - Saint Priest). Après la suppression de cette ligne en 1935 certaines, en particulier la 422, ont été versées sur la ligne suburbaine de Lyon à Neuville (le fameux Train bleu) où elles ont été utilisées en renfort le dimanche.
Retirée du réseau le 30 juin 1957 lors de fermeture du train bleu, Lyon-Neuville. Offerte par les Transports en Commun de la Région Lyonnaise (TCRL), la motrice N° 422 est entrée au Musée le 13 février 1958.
Convoi Marcinelle motrice n° 386 + remorque n° 852 (1926) :
En 1926, la Compagnie des Omnibus et Tramways de Lyon (OTL), mettait en service douze convois, motrices et remorques, formant des rames homogènes non réversibles de grande capacité, dites "Marcinelle".
Les motrices numérotées de 381 à 392 à caisse semblable à celle des motrices G ou L de Paris, sont montées sur bogies à roues inégales dits maximum traction. Les remorques à bogies, numérotées de 851 à 862, sont similaires aux attelages ASl parisiens.
Ces voitures étaient prévues à l'origine pour la ligne 33 (plateau de Caluire), venant d'etre mise à voie normale. En fait, les rames Marcinelle étaient affectées à la ligne 7 (Perrache - Cusset), l'une des plus chargées d'Europe, jusqu'en 1954, puis sur la ligne 4 (Perrache - Tête d'Or). Elles assurerent alors les navettes de la foire en 1958.
Ce matériel sera le dernier à circuler sur le réseau lyonnais sur la navette de la Foire en 1958. La motrice no 386 vendue par les Transports en Commun de la Région Lyonnaise (TCRL), est entrée au Musée le 28 juillet 1958.
La remorque qui avait été vendue au réseau d'Hagondange en Moselle est entrée au Musée le 10 juin 1967, offerte par l'Union des Consommateurs des Produits Miniers et Industriels d'Hagondange (UCPMI).
Motrice :
Remorque :
La ligne de tramways Lyon - Fontaines-sur-Saône - Neuville- sur-Saône fut mise en service en août 1899 et supprimée le le 30 juin 1957, remplacée par des autobus.
Surnommée le "Train bleu", ce fut une des plus belles réussites française en matière de ligne suburbaine. Le train bleu du Val de Saône reliait Lyon à Neuville-sur-Saône via Fontaines-sur-Saône de 1932 à 1957. Il faisait suite à un tramway à vapeur, qui circulait sur ce même trajet depuis 1891.
La ligne de Lyon à Neuville présentait un caractère suburbain très marqué. Construite par la Compagnie du Tramway de Lyon à Neuville, son tracé longeait sur 13 Km la rive gauche de la Saône. En juin 1895, la ligne atteignit Neuville. Sa longueur totale était de 16 kilomètres.
Tout d'abord exploitée par des trains à vapeur à voie normale, la ligne bénéficia d'une modernisation de grande envergure en 1932 : les voies furent entièrement reconstruites à l'écartement métrique et un nouveau matériel électrique mis en service. L'exploitation était dès lors assurée par de grosses motrices à plate-forme centrale tractant selon les heures de la journée de une à cinq remorques.
Le succès du TLN fut réel, car il permettait aux Lyonnais de se rendre en bord de Saône, à l'Île Barbe, Collonges ou Rochetaillée, ou dans les communes de Caluire, Fontaines, ou Neuville, jalonnées de propriétés bourgeoises.
Photo tirée du diaporama Transports à Lyon N°2 - Le train bleu à l'époque de sa splendeur. |
Photo J.B Prudhommeaux AMTUIR 30/06/1957. Le train bleu à Fontaines-sur -Saône. |
La modernisation porta rapidement ses fruits puisque le trafic doubla en quelques mois. Les rames confortables pouvaient emmener plus de 400 voyageurs dont la moitié assis. Mais après la guerre, et bien qu'ayant bénéficiée d'améliorations notables dans les tracés de la voie, la ligne de Neuville devient à son tour indésirable. Ce fut la dernière ligne des tramways lyonnais,
Le train bleu circula ainsi pendant 25 ans sans autre problème que les inondations qui, à plusieurs reprises, coupèrent la ligne. Les motrices rouges de renfort, dont les moteurs étaient placés plus haut que ceux du train bleu, assuraient alors un service minimum entre Lyon et Collonges, le reste du trafic étant assuré par des autobus qui passaient par la colline.
En 1942, le 25 février, le tout nouveau Syndicat des transports en commun de la région lyonnaise (TCRL) désigna l'OTL comme compagnie fermière de l'ensemble du réseau urbain et suburbain, consacrant la disparition finale du TLN.
À partir de 1947, les tramways urbains de Lyon commencèrent à être remplacés par des autobus ou des trolleybus. En 1956, le train bleu était le seul survivant. Il ne survécut d'ailleurs pas très longtemps, puisqu'il fit son dernier voyage le 30 juin 1957.
Une ligne d'autobus fut ouverte en remplacement, la ligne 40, qui existe toujours sur le même trajet. Malgré la multiplication des lignes de bus entre Lyon et Neuville, le trafic voyageurs peine à égaler aujourd'hui celui qu'assurait, seul, le train bleu, il y a 50 ans.
Le matériel roulant :
Tout ce matériel était muni de l'attelage automatique type Boirault. L'intercirculation entre les voitures était réservée au personnel (pas de protection).
Le premier réseau de tramways, mis en service en 1880, a été fermé en 1956. Malgré la politique du "tout voiture" des années 1970, le métro de Lyon voit le jour en 1978. Dès 1990, apparaît l'idée de réimplanter le tramway à Lyon. Après de nombreuses levées de bouclier, un nouveau réseau prend forme, avec l'inauguration en décembre 2000 et la mise en service, le 2 janvier 2001, des nouvelles lignes T1 et T2, puis les lignes T3 en 2006, T4 en 2009, Rhônexpress en 2010 et T5 en 2012.
Extensions successives :
La ligne T2 a été prolongée à Saint-Priest le 27 octobre 2003, la ligne T1 a été prolongée à Montrochet le 15 septembre 2005. La ligne T3, inaugurée le 27 novembre 2006 (projet LEA), a été mise en service le 4 décembre 2006 sur l'emprise du Chemin de Fer de l'Est Lyonnais (CFEL) entre Lyon et Meyzieu. La ligne T4, inaugurée le 20 avril 2009, relie le 8e arrondissement de Lyon à Feyzin, via Vénissieux et le plateau des Minguettes. La ligne T5 a été inaugurée le 17 novembre 2012.)
Le parc roulant des lignes T1 à T5 est composé de 73 rames, des Alstom Citadis 302. À partir de fin novembre 2012, douze rames Alstom Citadis 402 seront mises progressivement en service. Dix d'entre elles remplaceront les rames de la ligne 3, qui partiront en renfort sur d'autres lignes. La livraison de ces rames se fera jusqu'à fin 2013. Actuellement, les rames Citadis type 402, N° 874 à 885 sont en service sur la ligne T3.
Voir les funiculaires de Lyon page 2
Une grande partie des photos vient de ma collection personnelle : photos prises par mes soins, cartes postales; les descriptions techniques et historiques proviennent en grande partie de l'AMTUIR. Merci à tous leurs responsables dont on ne dira jamais la valeur inestimable du travail de préservation accomplie.
Musée de l'AMTUIR : http://www.amtuir.org/ : Merci à Thierry Assa, secrétaire de l'AMTUIR qui m'a autorisé à utiliser des photos provenant de la collection du musée.
Photo : JB Prudhommeaux (AMTUIR)
Jean Robert (†) " Histoire des Transports dans les Villes de France" édité à compte d'auteur en 1974 - épuisé ( Jean Robert fut l'un des fondateurs de l'AMTUIR)
Si vous aussi, vous possédez des photos de tramways anciens en couleurs, merci par avance de bien vouloir m'envoyer vos photos, je les publierai volontiers avec votre accord et l'indication de l'auteur et un lien vers le site Internet s'il en existe un. Utilisez la page de contact .
Photos : Roland Le Corff , prises au musée de l'AMTUIR alors à Saint-Mandé (93), le 14 mai 1994 et à Strasbourg en septembre 2010.
Photos : Gonioul et F. Latreille issues de Wikipédia, licence CC BY-SA 3.0 - Blason sur Wikipédia Commons
Diaporama power Point : Transports à Lyon, les tramways
Photos : Jean-Henri Manara à qui j'adresse mes plus chaleureux remerciements. Issues du site Flickr, ses photos couleurs sont d'une grande rareté, datant même d'avant 1963 et d'une qualité exceptionnelle : suivre ce lien : jhm0284 : Une véritable plongée dans l'histoire passée des transports de différents pays : France, Suisse, Belgique, Espagne, Portugal, Autriche, Pays Bas, pays scandinaves etc..
Article sur les tramways de Lyon : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ancien_tramway_de_Lyon et sur le train bleu du Val de Saône : https://fr.wikipedia.org/wiki/Train_bleu_du_Val_de_Sa%C3%B4ne
© Roland Le Corff - Page créée le 22/06/2003 -Version du 27/04/2021