LES AUTOBUS DE TOULON 1930 - 1965 |
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ROCHET - SCHNEIDER type 28 000 FC |
Cet autobus Rochet-Schneider type 28 000 FC fut acquis entre les mois de mars et septembre 1930 à 7 exemplaires par la STVG ( Société des Chemins de Fer et Tramways du Var et du Gard, en version abrégée : Tramways Toulonnais ou T.T, l'ancêtre de la RMTT), pour remplacer les tramways sur la ligne Toulon - Hyères. (voir plus bas le tableau des immatriculations).
Le but est de s'opposer à la concurrence grandissante des Cars Gaby. On sait que l'un d'eux était numéroté 7 ce qui pourrait laisser supposer que les Rochet-Schneider étaient numérotés de 1 à 7. On ignore quelle étaient les couleurs de la livrée, Albert Clavel pense que la caisse était grise, le toit plus clair aurait pu être ivoire.
Les Rochet-Schneider ont connu une carrière des plus éphémères sur le réseau toulonnais ( à peine plus d'un an). En effet dès le mois de juillet 1931 et jusqu'en mai 1932, ils sont échangés avec le réseau de Marseille (CGFT) en contrepartie de 5 Somua RZDA réformés qui eux avaient été mis en service en septembre 1929. Numérotés de 31 à 35, ils étaient équipés pour le service à agent unique.
Les TT y ont-ils gagné au change, nul ne le sait ?
À Marseille, les 7 Rochet-Schneider seront renumérotés de 41 à 47. Ces voitures furent en service sur toutes les lignes sauf celle de Bellevue. Il faut savoir que la STVG était une filiale de la CGFT qui gérait le réseau marseillais ce qui a facilité les échanges. Le dernier véhicule renuméroté N° 47 arriva à Marseille en avril 1932 mais fut immatriculé le 11 mai 1932. Ils seront retirés du service en 1937 et revendus en 1939. On retrouve l'ancien véhicule 9570 YU 1 ré-immatriculé le 2 avril 1951 dans le Var sous le numéro 527 P 83, il a alors 20 ans.
Dès 1928, l'avenir des tramways sur les lignes de Toulon à Hyères et les services de la Seyne-sur-Mer était déjà menacé par la concurrence routière. Dès décembre 1929, la STVG recevait l'approbation de la Préfecture pour dédoubler les tramways avec des autobus dans le but avoué de les remplacer définitivement sous peu d'années. Les TT réagissent en mettant en place des services rapides par autobus : Citroën C6 G1, Lavigne R 6, Bernard, Rochet-Schneider 28000 puis Somua RZDA.
Peu à peu ils prendront la place des tramways. En 1936, le maire de Toulon, Marius Escartefigues fait prononcer la déchéance de la STVG et crée la RMTT (Régie municipale des transports toulonnais). La RMTT n'a pas le droit de desservir les lignes hors territoires urbains aussi, en conséquence, la Régie abandonne les lignes de La Seyne et de Hyères.
Photo CGFT, archives RATVM. Autobus Rochet-Schneider type 28 000 (1930) : La photo montre le véhicule en service à Marseille mais il porte encore sa livrée d'origine des Tramways Toulonnais et le N° 7, son ancien numéro de parc du réseau de Toulon. |
Photo Baudelaire in "Les tramways de Marseille ont cent ans" En 1933, le véhicule a pparaît ici aux couleurs du réseau marseillais. |
Rochet-Schneider est un constructeur automobile lyonnais, qui officie dans la première moitié du XXe siècle, puis fusionne avec la firme Berliet. Les usines se situent à Lyon dans le 3e arrondissement, rues Paul-Bert et Feuillat..Rochet-Schneider était parmi les 10 constructeurs mondiaux les plus importants de la fin du XIXème et du début du XXème siècle : ses automobiles étaient réputées être "Les reines de l’automobile". Son activité dura au total une soixantaine d’année, commençant par des cycles, abandonnés pour des automobiles et pour finir par des châssis et moteurs.
La firme est fondée par Édouard Rochet et Théodore Schneider en 1889 à Lyon. Elle se spécialise à partir de 1899, dans les voitures à moteur à pétrole. Elle construit également des véhicules utilitaires, ce qui lui vaut une commande de 1 500 camions durant la guerre de 14-18 pour l'armée. La firme construira également des véhicules ferroviaires. Après la 2ème guerre mondiale, c'est le grand déclin pour la firme. Les conditions économiques difficiles, et notamment la hausse des coûts et l’inflation, amenèrent le Conseil a prendre la décision d’arrêter la production de châssis en 1950 (170 unités produites avec 400 à 500 employés en 1949).
Jusqu’aux années 1960, l’effectif chuta de moitié, les actifs étaient progressivement vendus et l’activité prit la forme de sous-traitances (location de surfaces.. en particulier à Berliet). A la fin de l’année 1959, Rochet-Schneider décida d’arrêter toute activité. Automobiles M. Berliet reprit l’affaire début 1961 et le site de Feuillat, sur lequel il rassembla tout le département central des Pièces de Rechange. Les efforts portèrent sur les conditions de stockage, les méthodes de traitement des commandes, les équipements de manutention et l’introduction des systèmes informatiques. En outre, une ligne de reconditionnement de moteurs standard fut créée. Les locaux furent ensuite utilisés par Renault Véhicules Industriels, qui maintint l’activité jusqu’en 1998 et mit le site en vente en 2001, site racheté par le Grand Lyon.
Diagrammes in "Les tramways de Marseille ont cent ans" - Cliquer pour agrandir |
Constructeur | Rochet-Schneider |
Nombre de places total | 30 places dont 25 assises et 5 debout |
Accès | Par porte battante à l'avant droit |
Circulation des voyageurs | Montée et descente par l'avant |
Châssis |
Rochet-Schneider |
Longueur Hors-tout / Lg caisse seule | 7,13 m / 6,60 m |
Largeur | 2,20 m |
Hauteur | 2,53 m |
Empattement | 4,45 m |
Voie avant |
1,71 m |
Voie arrière | 1,60 m |
Poids à vide | 4,200 t |
P.T.C | 6,370 t |
Moteur | Rochet-Schneider Monobloc essence 4 cylindres en ligne |
Puissance fiscale | 19 CV |
Vitesse maxi | ? |
Pneumatiques |
Roues arrière jumelées |
Couleur caisse | Inconnue peur-être gris moyen |
Couleur toiture |
Inconnue peur-être ivoire ou gris très clair |
Immatriculations des Rochet-Schneider 28000 FC (infos fournies par Benjamin Weyer ) |
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Numéro de parc (sous réserve) |
Type de véhicule |
1ère immatriculation |
Date d'immatriculation |
N° de série |
Puissance fiscale |
1 |
Enregistré par erreur comme camion ? |
9570 YU 1 |
19/03/1930 |
28127 |
19 |
2 |
Autobus |
9651 YU 1 |
24/03/1930 |
28142 |
19 |
3 |
Autobus |
9652 YU 1 |
24/03/1930 |
28139 |
19 |
4 |
Autobus |
9653 YU 1 |
24/03/1930 |
28132 |
19 |
5 |
Autobus |
9654 YU 1 |
24/03/1930 |
28128 |
19 |
6 |
Autobus |
2652 YU 1 |
17/09/1930 |
28001 |
19 |
7 |
Autobus |
2653 YU 1 |
1709/1930 |
28171 |
19 |
Total = 7 |
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(*) Les lettres YU désignent le département du Var avant le nouveau sysrtème d'immatriculation appliqué à partir du 1er avril 1950 où l'on verra apparaître les numéros de départements (exemple : 83 pour le Var)
"1880 -1980: Un siècle de transports en commun dans l'agglomération toulonnaise" par Gabriel Bonnafoux et Albert Clavel - Albert Clavel : article "Les autobus toulonnais" dans Charge Utile Magazine N° 282 de juillet-août 2016.- "Les tramways de Marseille ont cent ans" de Jacques Laupiès et Roland Martin édité par les 2 auteurs en 1975. - Site Auto-pédia : http://www.auto-pedia.fr/histoire-rochet-schneider/ - Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rochet-Schneider
Merci à M. Benjamin WEYER, de l'association FPTU ( France Passion des Transports Urbains) qui m'a très aimablement fourni les tableaux des immatriculations issus des archives départementales du Var.
issues du livre : "Les tramways de Marseille ont cent ans" de Jacques Laupiès et Roland Martin - CGFT (Compagnie générale française de tramways) archives RATVM (Régie autonome des transports de la ville de Marseille) - Photo de l'écusson Rochet-Schneider sur le site http://www.radiatoremblems.com
© Roland Le Corff - Page créée le 09/06/2018 - Version du 16/10/2024