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Continuons notre plongeon dans le passé avec les magasins de vêtements des années 50 à 70.
Sigrand : Ce magasin également bien connu à Toulon était situé place du théâtre sur el côté gauche (Victor Hugo de nos jours) et faisait le coin avec la rue Jean Jaurès. De nos jours c'est un magasin Armand Thiéry qui a remplacé Sigrand. Armand Thiéry était le spécialiste du sur mesures "industriel" bien moins cher que le vêtement fabriqué par un tailleur artisanal.
Histoire : Le nom de Sigrand fut longtemps associé à celui d'Armand Thiéry.
En 1841, les Thiéry ouvrent leur premier magasin à l'enseigne Thiéry frères à St-Ghislain en Belgique. Spécialisés dans la vente de draps, ils y ajoutent la confection. Nicolas Thiéry devenu propriétaire du magasin de St-Ghislain, développe sa propre maison, baptisée « Thiéry Ainé ». A sa mort en 1882, la maison est au total à la tête de 12 magasins en Belgique et en France. À la mort de Nicolas Thiéry, son fils Eugène s'associe avec Paul Sigrand. Eugène Thiéry se lance à la conquête de la France s'implantant dans 12 villes supplémentaires (Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nice, Cannes...). Dans le même temps, l'aspect des magasins est entièrement revu afin de séduire une clientèle plus aisée.
En 1926, les 2 fils d'Eugène, Armand et Henry, succèdent à leur père. C'est en 1927 que les premières collections de mesure industrielles, baptisées Thiérylux, font leur apparition dans les magasins de l'enseigne. Le principe est simple : il s'agit de proposer aux clients du sur-mesure, fabriqué en série par des machines, au prix de la confection. En 1946, ouverture du magasin de Paris entre l'Opéra et Saint-Lazare, c'est la vitrine de l'enseigne.
Les années 1950 marquent un nouvel âge d'or pour les magasins Thiéry. En 1963 naît l'enseigne Armand Thiéry. En 1968, celle-ci s'associe avec la société des magasins Sigrand, prélude à la création, l'année suivante, d'une enseigne unique, Armand Thiéry et Sigrand. Dès la fin des années 60, un rayon femme fait ainsi son apparition dans certains magasins. Une petite révolution...
Le 1er choc pétrolier et la mutation d'un secteur textile en crise mettent l'enseigne dans une passe difficile à la fin des années 1970. Armand Thiéry et son fils Nicolas décident en conséquence de céder les magasins au groupe Printemps en 1980 qui le revendra au groupe Biderman en 1992.
En mai 1995, Lucien Deveaux, 3ème tisseur français, reprend la société. Entre 1996, l'enseigne passe de 60 à plus de 400 magasins.
Armand Thiéry ouvre en décembre 2010 son site de vente en ligne pour homme et en février 2011 les sites Armand Thiéry femme et Toscane.
Carte postale Yvon- années 50 - Le magasin Sigrand et la place du Théâtre. Le store affiche au-dessus de l'enseigne SIGRAND, "vêtements sur mesures". A sa droite avec le store blanc, c'est Modern House. |
Vue extraite du film "La malédiction de Belphégor" tourné en 1966 - Une vue de l'enseigne Sigrand, la nuit. |
Photo Jacques Visconti 13/12/2013 - Le magasin Armand Thiéry vu de nos jours côté place du théâtre |
Photo Jacques Visconti 13/12/2013 - Le magasin Armand Thiéry vu de nos jours côté rue Jean Jaurès |
Sarrut : On trouve déjà trace de magasin de vêtements sur des cartes postales de 1915 et il a poursuivi son existence au moins jusque vers la fin des années 60. Il était situé sur le boulevard de Strasbourg juste après le Théâtre et faisait le coin avec la rue Racine.
Carte postale des années 60 - Le magasin Sarrut se situait alors où on voit le store bleu. |
Vue extraite du film "La malédiction de Belphégor" tourné en 1966 - Le magasin Sarrut au coin de la rue Racine, au fond un policier fait la circulation et l'on aperçoit à droite, un trolleybus Vétra Chausson VBC. |
Quelques autres magasins de vêtements : Il y' avait aussi Au Jockey Club qui était situé au N°31 rue d'Alger, il appartenait aux Chouchana et leur famille possédait aussi un autre magasin Modern House qui se trouvait place du Théâtre juste aprés Sigrand en remontant la rue Racine (voir photo Sigrand) . Le magasin Au Jockey Club était chic et très ancien, né probablement avant la fin du 19ème siècle (peut-être vers 1880), il faisait chapellerie à ses débuts comme on peut le voir sur cette vieille carte postale. Par la suite, le magasin s'est bien entendu modernisé au fil du temps.
L'enseigne après une bien longue carrière au service de l'élégance, a fini par disparaître à une date que je ne connais pas mais il me semble, relativement récente.
Carte postale vers 1900-1910 - Au Jockey-Club, au coin de la place Gambetta et de la rue d'Alger. |
Il y' avait aussi Messo ainsi que Georges qui lui, était situé place Camille Ledeau (au croisement de la rue d'Alger et de la rue Hoche) et La Maison Georges implantée rue de la Fraternité ( la rue qui passe derrière la mairie), les deux "Georges" n'avaient absolument aucun lien si ce n'est celui d'être concurrents. Dans le prolongement de la rue de la Fraternité à l'arrière de la mairie, il y'a la rue Henri Seillon (ancienne rue des Marchands) et là se trouvait le magasin Aux 100 000 pantalons dont il paraît inutile de préciser quelle était leur spécialité. Il était situé au rez-de-chaussée d'un immeuble reconstruit aprés guerre. L'enseigne et les réclames montraient un pantalon aux jambes tirées de chaque côté, par deux hommes.
Photo Sudiste12 : Réclame issu d'un catalogue de 1947 - Cliquer pour agrandir |
Photo Sudiste12 : Le magasin Aux 100.000 pantalons aurait de bonnes chances de se trouver à cet emplacement - Cliquer pour agrandir |
Vers le haut du cours Lafayette, côté gauche en descendant, il y' avait Au Grand Colbert situé plus haut que Bobleu.
Bobleu était bien connu à Toulon pour ses fameux vêtements de travail d'où son nom issu de beau bleu. (de travail) . Il était situé vers le haut du cours Lafayette, côté gauche en descendant. Dans les années cinquante, Bobleu était une marque de vêtements de travail. Cette chaîne de magasin s'est développée à partir de Marseille puis des magasins se sont ouverts un peu partout dans le Var notamment à Toulon et Hyères. Le magasin d'Hyères, créé en 1960, finira par tirer le rideau en juillet 2009, vicitime de la crise et surtout de la concurrence des grandes surfaces. De mémoire, il me semble que Bobleu de Toulon avait par la suite cédé la place à l'enseigne Orengo dans les années 90. Située au 68 cours Lafayette, cette société est spécialisée dans le vêtement de travail et pour les professionnels.
Monteux était un magasin de vêtements pour hommes situé Cours Lafayette, face à Castel Chabre mais un peu plus vers le haut. C'était un magasin "plutôt" chic et très connu à Toulon dans les années 50/60.Ils vendaient essentiellement des costumes,vestes pantalons,manteaux etc...
La chemiserie MARIUS se trouvait rue Emile Zola, elle se situait entre la bijouterie Gallice et la confiserie fine Zovar (face au bar Le Mondial). C'était celle de mon père me raconte Nicole GASSIN, une Toulonnaise de souche comme elle se qualifie fièrement : " Que de souvenirs dans cette rue ! Nous avons habillé et chemisé beaucoup de toulonnais, des rugbymen : Carrère, Gruarin et bien d'autres..."
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Remerciements : Tous mes chaleureux remerciements à Jacques Visconti pour son aide et ses souvenirs sur les magasins de Toulon, à Jean-Marc, à Mme Nicole Gassin.
Sources : Collection : Roland Le Corff, Jacques Visconti - Photos : Sudiste 12 (Jean-Marc) - cartes postales d'époque, Capture d'écran d'un film de Guy Chironnier : Les derniers trolleybus de Toulon édité en vidéo par l'ASBTP (Association pour la Sauvegarde des Bus Toulonnais et Provençaux) - "La malédiction de Belphégor", un film de Georges Combret.et Jean Maley sorti en 1967- Site internet d'Armand-Thiéry - Var matin du 11 juillet 2009.
© Roland Le Corff 2013 - Page créée le 06/12/2013- Version du 04/05/2017