( C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ! ( *)
page 1 Chicago, le quartier mytique de Toulon page 2 Le déclin page 3 Chicago raconté par ceux qui l'ont vécu Page 4 Le quartier réservé
Je tiens à remercier tous ceux qui ont accepté de témoigner sur ce quartier et cette époque.
Racontée par Robert Cohen (1)
C’était dans les années cinquante. J’étais matelot dans un service à terre.
Après la sonnerie des sirènes de l’arsenal qui libérait les masses de
travailleurs civils, on voyait, avec un délai plus ou moins long, sortir les
permissionnaires marins. Tous les soirs en semaine, mais dès la fin de matinée,
le samedi.
Les gendarmes maritimes de garde à la vieille porte bicentenaire se montraient
tolérants et débonnaires pour la tenue des matelots. Ils se fiaient aux
capitaines d’armes des divers bâtiments qui eux, avaient préalablement filtré
les cols sales ou les chaussures mal cirées. Le flic maritime, lui, son truc,
c’était de contrôler à l’improviste, le contenu du sac ou de la valise que
portait un matelot. Certains permissionnaires arrivaient de très loin, au
hasard de leurs missions et pouvaient tenter d’introduire dans la mère patrie
des produits illicites, en profitant du rush des permissionnaires.
Sur le quai Cronstadt, le Pipady (2) débarquait ses permissionnaires venus de
Saint-Mandrier
(il y avait longtemps que les canots majors avaient déposé les officiers). On
voyait des jeunots de l’EAMF(3-a), des pingouins de la base aéronavale (3-b), et des durs
à cuire commandos.
La basse ville commençait à bruire et à s’animer. Les Toulonnais disaient "basse
ville", le terme de "Chicago", assez méprisant, avait été
importé par des marins non toulonnais, qui entendaient stigmatiser ainsi la violence et la
crapulerie supposée du quartier et de ses habitants. Parce qu'il n'y avait pas
que des bars à matelots; ça, c'était la partie tapageuse et voyante, limitée à
quelques rues seulement. Ailleurs, c'étaient des bars discrets, avec des
arrière salles à poker, et d'honorables gentlemen élégants, au veston un peu
bosselé au niveau de la poche intérieure. C'est à Toulon qu'Ange Bastiani avait situé son roman "Le pain des Jules" qui mettait en scène, de
façon un peu caricaturale, le milieu corse. Il fut adapté en 1960 par Jacques Séverac ( co-scénariste Ange Bastiani) avec Christian Méry dans le rôle principal, celui du méchant.
Les matelots n'allaient jamais dans les bars à julots, et vice versa.
La masse des cols bleus se divisait en deux
courants : les vrais permissionnaires, sérieux, lointains, qui montaient vers
la gare au pas de course, leur valise à la main, et les autres, mains libres et
marche décontractée.
Les restaurants à prix modique, et les sandwicheries avaient leur clientèle. Un
repas complet dans une de ces sympathiques gargotes se payait 350 à 500 Frs
1955, rue Victor Micholet.
(Je dis gargote, parce que la vinaigrette de la salade était à 85% à base de
vinaigre, que le steak était petit et dur… et que j’ai même trouvé un
chewing-gum usagé dans le pot de yaourt.)
Les nostalgiques de l’Indo pouvaient trouver riz cantonnais et poulet au carry
dans deux ou trois restaurants tenus par des évacués d’Indo rue de Pomet,
notamment. Aucun restaurant à couscous.
Mais la plupart des matafs s’étaient repus à l’ordinaire du bord ou du service.
Personnellement, je ne sortais de l’arsenal que l’estomac bien calé par le
repas du soir à la cantine des margats (4), dans le bâtiment sous la tour de
l’horloge. Il était 17 h 30 à 18 h 00
Les commerces étaient encore ouverts, pour deux bonnes heures encore. On
pouvait acheter des articles utiles et des souvenirs au Bazar des Mécaniciens,
rue de la Darse, faire coudre brevets et galons à divers tailleurs militaires,
acheter toute la bimbeloterie militaire au magasin bleu Mercier (5), rue Anatole
France, qui complétait agréablement les fournitures officielles du S.A.M, tout
proche. Les nourritures spirituelles n’étaient pas omises, il y avait des
bouquinistes, qui vendaient, sous le manteau, de sulfureux ouvrages érotiques
ou de simples romans policiers.
Il y avait même un marchand de farces et attrapes, rue de la Glacière, presque
un sex-shop (pour l’époque) avec des cartes à jouer ornées de nudités, des verres
magiques, dont la pin up apparaît nue quand on le vide.
Et puis, surtout, il y avait les bars ! Modestes estaminets des ruelles étroites,
ou fastueux palaces de la rue du Canon, scintillants de chromes, de néon, de
formica. C’était Las Vegas !
Le juke-box n’était pas encore entré dans les mœurs de ces lieux turbulents. Il
y avait un tourne-disque, un haut parleur. Pas de rock, ni de chansons en
ricain, ça demeurait cantonné, en 1955, aux goualantes en français. Les
lavandières du Portugal, si tu vas à Rio, ma p’tite folie, ou la sirupeuse
goualante de Claveau « Domino ». Yves Montand, c’était déjà de l’avant-garde,
et Brassens était très mal vu.
Le matériel à divertir se limitait au baby-foot, très recherché, et au billard
électrique américain, dit "flipper". Des groupes excités se lançaient
des défis au baby, dont les poignées de bois, luisantes et poisseuses de sueur,
ne refroidissaient guère jusqu’à l’heure de la fermeture.
Et il y avait les barmaids. Ni putes, ni soumises. Fringuées sagement, très peu
fardées ; elles tenaient à être respectées. Elles étaient surtout les vestales
imprenables, les réconforts des esseulés. Chacune avait son pénitent préféré.
Le comptoir était un confessionnal. Le mataf malheureux, accoudé à demeure,
racontait sa vie à la belle compatissante, qui n’oubliait pas quand même de
remplir son verre. Si un autre client se présentait, vite, elle le servait,
mais revenait encore plus vite à son poste de consolatrice.
Dans les grands bars, il y avait bien quatre ou cinq "confesseuses",
chacune face à son nostalgique. Pas de transaction putassière, le mataf était
en quête de tendresse. Des idylles, réelles, pouvaient s’ébaucher. Les barmaids
du Chicago de 1955 n’étaient pas des putes. Même si, à trois heures du matin, à
l’heure de la fermeture, elles accordaient un peu plus à un amoureux, l’argent
n’y était pour rien.
Pour le sexe, il y avait le quartier réservé (6), tout en haut du Cours La Fayette,
hors des limites de Chicago. La "Maison Blanche" était le boxon principal,
rue des Remparts, mais il y avait toute une galaxie d’étoiles de moindre
grandeur. Les matelots y venaient, quand ils avaient les 500 Frs à 1000 Frs
nécessaires pour la passe. Au prix le plus bas, se proposaient de vénérables
hétaïres qui avaient dû connaître les matelots de Darlan (7) Mais ces accueillantes maisons
n’étaient pas réservées à la marine. Y venaient tout autant des civils voire
des marsouins de la coloniale, avec qui les bagarres étaient fréquentes.
Au bas de la rue d’Alger, le cinéma Caméo proposait, entre deux films de
cow-boys ou de mousquetaires, un entracte avec strip-tease. Les barmaids
appâtées par un petit supplément de salaire, venaient s’y déshabiller en
musique. Elles étaient jeunes, souvent jolies, et paraissaient follement
excitantes à tous ces jeunes mâles survoltés.
Chicago déchaînait sa musique et des hurlantes harangues de matafs avinés. La
vieille clocharde alcoolique « la Germaine » venait danser le french cancan sur
le comptoir, pour un coup de rouge. Tout le monde se marrait. La patrouille passait, que tout le monde évitait, pour ne pas avoir à la
saluer.
La basse ville résonnait aussi d’autres polyphonies, les bars corses abritaient
d’interminables chorales d’insulaires en exil, ouvriers de l’arsenal, qui
ressassaient l’Ajaccienne, la Boudeuse, Luna Rossa ou les Carabiniers de
Castille, leurs chansons préférées.
Dans la rue Trabuc (Rue Camille Auban de
nos jours), pas de Corses, ni de matafs, c’était déjà un mauvais lieu, très
peu fréquentable, avec ses deux ou trois bars nord-africains qui diffusaient
les mélopées de ces terres lointaines et désormais perçues comme hostiles. (on était déjà en plein dans la période de
cette terrible guerre d'Algérie qui dura de 1954 à 1962) (Texte Robert Cohen)
En ce qui concerne les bars et établissements de Chicago,je ne me rappelle plus trop des noms, sauf du Charly Bar, rue Victor Micholet et où il y avait beaucoup de flippers auxquels j'allais jouer avec mes amis dans les années 63/64/65,et du Bar Aux cinq parties du monde, rue Anatole France près de la place Monsenergue, côté rue Micholet, pratiquement en face de la porte principale de l'Arsenal. (texte Robert Cohen)
Toulon devient donc la première ville du monde à rendre les honneurs à une travailleuse du sexe ! Il n'y à qu'à Toulon qu'on peut voir ça ! Sans doute un exemple unique au monde. Un peu plus et elle avait droit à la médaille du travail pour 30 ans de bons et loyaux services au service de la Marine nationale et de ses braves matelots.Tout ça c'est de l'humour (un peu douteux sans doute) mais les féministes n'ont sans doute guère apprécié la plaisanterie.
Le samedi 11 mai 2013, une plaque a été apposée sur la façade de cet établissement en souvenir d'une prostituée dénommée Miquette avec le texte suivant : "A la mémoire de Miquette, les anciens marins reconnaissants", voici ce qu'on pouvait lire dans Var-Matin : "De cette petite brune, à la peau mate et aux formes généreuses, les anciens marins du "Bar des Choufs"n’ont gardé qu’un surnom. Elle s'appelait Miquette. "Celle qui dépucelait toutes les arpètes (8)", se souvient, hilare, un vieil élève de l’école des anciens apprentis mécaniciens de St-Mandrier. Considérée, à tort ou à raison, comme la plus célèbre fille de joie du Petit Chicago, dans la basse-ville de Toulon, Miquette a tellement marqué les esprits des marins que ces derniers ont installé, ce samedi, une plaque à son nom, devant le bar des Cinq parties du monde ! "Miquette, c'était la légende de la rue Chevalier-Paul. Elle était bien connue des marins ayant séjourné à Toulon dans les années 1950-1980". Celui qui fut à l'origine de cette commémoration reconnaît bien volontiers que cette idée pouvait paraître un peu saugrenue "Mais nous voulions simplement rendre hommage à une dame, qui a marqué l'histoire de ce quartier." (source Var-Matin et le Bar des Choufs)
Je me souviens aussi d'une librairie,rue Micholet,qui vendait des livres érotiques(rien à avoir avec ce que nous connaissons maintenant) aux couvertures montrant des dessins de filles légérement vêtues qui nous faisaient fantasmer....(source Jacques Visconti)
Dans les forums, on parle également du Marsouin bleu et de chez Betty. Il y'avait aussi rue de la République, Le Navigateur et Le Neptunia ( ce dernier existe toujours)
J'ai trouvé aussi dans un document trouvé sur un site web, un texte très intéressant et bien écrit :"Souvenirs de Chicago"; il s'agit d'un témoignage d'Émile Génin paru dans "L'écho des grands fonds N° 10 de mai 1989", le bulletin de l'amicale des plongeurs démineurs. On y cite les établissements suivants : L'Arc en ciel, Le Papillon, Au tout va bien, Le Maritima; il est indiqué que les nombreux bars qui parsemaient ces ruelles étroites, étaient tenus par des Corses; les serveuses par contre, venaient de tous les coins de France.
Il y'avait quelques bons restaurants, la plupart asiatiques dans Chicago, voici le témoignage de Christian Ramage:
"Le restaurant, ou plutôt les restaurants de mes grand-parents s'appelaient "le
Cyrnos", rue du Bon Pasteur dans les années 60 et "le Tam Dao" dans les années
70....rue de Pomet. C'était d'ailleurs le seul resto asiat de la rue de Pomet. Et
je reconnais que ma grand-mère y cuisinait d'excellents plats au curry !!! J'y
ai servi pendant des années, alors que j'étais en collège puis au lycée, jusqu'en
première, en 1973, année de la fermeture du resto pour cause de retraite. Il y'avait également
"le Haiphong" qui
me semble-t-il, était situé rue Victor Micholet
. Je crois que l'enseigne du Haiphong est
d'ailleurs toujours en place rue Victor Micholet. Ce resto est situé à côté d'un
magasin que j'ai toujours connu, de surplus militaires, articles de marine
etc.dans un immeuble reconstruit après guerre, juste à l'entrée est de la rue
Victor Micholet.
Il y aurait d'ailleurs à écrire sur ces petits restos asiats de Chicago, qu'on appelait les restos chinois mais qui en fait étaient tous tenus non par des chinois mais par des vietnamiens. Plusieurs d'entre eux étaient tenus par des "couples mixtes", le mari retraité de l'armée coloniale et l'épouse vietnamienne, aux fourneaux (cas de mes grand-parents, avec, cas unique, cuisinière ...cambodgienne et non vietnamienne et mari retraité de la Légion étrangère ayant eu une vie extraordinaire. Un des restos les plus plus connus, tenus par des amis vietnamiens tous deux (nous nous connaissions tous) était "le Than Long", situé en face de l'église Saint-Louis, rue Notre-Dame. Dans les années 60 et 70, on venait à Chicago pour "manger chinois". Il n'y avait pas d'autre restos asiats à Toulon à l'époque. En outre beaucoup de marins de carrière et de soldats de la coloniale de la caserne Grignan "avaient fait l'Indo" et aimaient retrouver des saveurs dans ces restos de quartier, bon marché. (source Christian Ramage)
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire une partie d'un mail envoyé en mai 2004 par Pierre M. ancien de la Marine...
"Je suis tombé sur votre site un peu par hasard en faisant une recherche sur Toulon-Chicago : J'ai été intéressé par de nombreux passages concernant Toulon et je vous adresse mes félicitations les plus vives pour la qualité visuelle comme pour le sérieux des informations que vous donnez : c'est du travail de journaliste que vous avez fait là et qui a du vous prendre du temps et de l'énergie. Ceci étant dit, permettez-moi de vous faire part de ma grande surprise pour vos propos concernant "Chicago" :
L'histoire de Toulon est indissociable de la Marine, et je dirais même de la mer, avec tout le folklore que ceci a pu générer au cours des siècles. Tant que Toulon a été un port de guerre avec ses bateaux, ses marins, ses escales de marines étrangères et les à-cotés inévitables concernant le défoulement d'hommes qui ont fait plusieurs jours de mer, tant que ceci a fait partie de la vie quotidienne des toulonnais, eh bien cette ville a eu une âme.
Aujourd'hui qu'est devenu Toulon ? Un port d'opérette qui n'en est plus un, des bateaux qui rouillent, des marins qu'on ne distingue plus des civils, une basse-ville récupérée par une immigration récente, des banlieues et du béton gris à perte de vue, un Mourillon qui a perdu ses calanques et sa mer, quant au Cap Brun vous en avez suffisamment déploré la dégradation pour que je n'ajoute pas mon grain de sel (marin!). Cette ville me donne l'impression de sombrer doucement mais sûrement vers le néant.
J'en parle avec d'autant plus de tristesse que j'aime cette ville que j'ai pourtant quittée en 1962 (vous aviez 11 ans si j'ai bien compté, et j'en avais 23).
Je vis depuis à Paris mais conserve quelques attaches familiales dans cette région et quelques amis aussi, ce qui me permet d'y revenir de temps à autre. Je dois dire que le plaisir que je trouve dans ces retours aux sources tient plus à l'évocation de mes souvenirs d'antan qu'au constat de la décrépitude inexorable cette ville.
Et voyez-vous, Chicago fait partie de ces images agréables que je feuillette de temps en temps au fond de ma mémoire (j'ai été marin de janvier 1959 à avril 1961, service militaire oblige), et sans avoir été un aficionados de Chicago j'en conserve quelques souvenirs émus.
J'y ai connu le développement des petits restaurants vietnamiens après la chute de Dien Bien Phu en 1954, et puis de temps à autre j'y ai pris une bière avec les copains dans ces bars à matelots où d'accortes "jeunes filles"' nous poussaient à dépenser notre maigre solde.
Ne croyez pas que les filles de ces bistrots étaient des prostituées patentées. Bien sur ce n'était pas des prix de vertu mais elles étaient capables de sentiments, et bien souvent étaient "maquées" avec l'un ou l'autre de nos copains. Il est vrai qu'elles n'étaient pas très constantes dans leurs sentiments, mais les sorties en mer fréquentes et prolongées leur donnaient quelques excuses. Quant aux bordels, ils étaient fermés depuis bien longtemps, et je ne pense pas qu'il y ait eu plus de femmes de petite vertu à Chicago que dans n'importe quel port ou ville de garnison. L'intérêt de Chicago résidait dans ce mélange d'exotisme qu'apportaient les bateaux des marines étrangères et la proximité d'une population toulonnaise qui vivait près de sa marine et en vivait tout court.
Il est vrai qu'aujourd'hui on en vit toujours si l'on juge du procès qui vient de s'ouvrir à propos des détournements sur l'arsenal, mais là c'est un autre sport qui, à mon sens, est plus préjudiciable à Toulon que ses joyeuses bordées du bon vieux temps.
Depuis quelques années, Toulon défraie la chronique avec ses truands notoires, avec son milieu politique qui est loin d'être au delà de tout soupçon de corruption, ses tentations d'extrême droite, ses démêlés avec la culture, son urbanisation laide et incohérente, sa politique d'intégration ratée, etc, etc.
Chaque fois que j'ai l'occasion de parler avec quelqu'un qui a juste passé à Toulon quelques heures, il prend un petit air gêné pour me dire que ce n'est pas une "très jolie ville" (manière polie de dire qu'elle est laide et sale).
Alors Chicago ? Laissons sourire les narquois ! Et gardons pour nous le souvenir de cette ville qui a été si vivante, joyeuse et agréable à vivre. (Texte Pierre M.)
(*) C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ! Michel Audiard "Les tontons flingueurs" une réplique que j'adore et bien qu'elle n'ait pas vraiment sa place ici, je n'ai pas résisté au plaisir de l'y placer.
(1) Robert Cohen était matelot BE dans les années 55- 56. Il est hélas décédé le 1er mars 2016 à la veille de ses 80 ans.Il était bien connu sur les forums d'anciens cols bleus sous le pseudo de "Cormoran" et sur d'autres sous le pseudo de Bob, il avait écrit de nombreux romans de guerre aux éditions Fleuve noir, sous le nom de Robert Chavanac. Voir la page qui lui est consacrée sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Chavanac. Un des ses romans se déroule d'ailleurs à Toulon : Kriegsmarine Toulon, paru en 1975.
Christian Ramage est un haut fonctionnaire, qui a passé la plus grande partie de sa carrière au Ministère des Affaires étrangères, il est actuellement ambssadeur de France au sultanat de Brunei Darussalam.
(2) Le Pipady était un vieux bateau de la Marine, qui assurait la navette entre le port de Toulon et St-Mandrier pour transporter les marins, notamment les arpètes (apprentis mécaniciens) de l'EAMF et ceux de la base aéronavale.
En fait il y avait deux vapeurs bien connus des toulonnais et des marins. Ils étaient du même type,mais l'un avait le pont découvert,c'était effectivement le Pipady, il assurait le service l'été, l'autre avait le pont couvert et fermé aux intempéries, c'était le Cavalas; il assurait le service d'hiver. A l'intérieur des deux, des espaces cloisonnés étaient réservés aux Officiers supérieurs, aux Officiers subalternes, aux Officiers mariniers et enfin aux matelots qui eux étaient à fond de cale. Dans la vieille Darse ils venaient s'amarrer à un ponton, juste en face des bars Le Navigateur et Le Neptunia (ce dernier existe toujours)
(3 -a) EAMF : École des Apprentis Mécaniciens de la Flotte basée à Saint-Mandrier.
(3-b) Pingouins : surnom donné à ceux de l'Aéronavale.
(4) Margats : Terme un peu argotique utilisé dans la Marine Nationale pour désigner les marins de la D.P. (Direction du Port). Ce sont eux qui naviguent sur tous les bâtiments de servitude dans les ports militaires et leurs rades. ( bâtiments = navires dans le langage de la Marine)
(5) Magasin Mercier : ( voir photo et texte page 1), le fameux magasin bleu.
(6) Quartier réservé : ne concernait pas Chicago et fait l''objet d'une page spéciale.
(7) L'amiral François Darlan est mort à Alger, le 24 décembre en 1942, assassiné par un jeune étudiant, Fernand Bonnier de la Chapelle.
(8) Arpètes : Les élèves de l'Ecole des apprentis mécaniciens de Saint-Mandrier.
Si vous voulez me contacter par mail, utilisez la page contact , merci.
Un très grand merci à Robert Cohen (†), Pierre M., Christian Ramage, Jacques Visconti pour m'avoir fait profiter de leurs souvenirs. Var-matin - Site des plongeurs-démineurs : http://a.plongeursdemineurs.free.fr/ - Le bar des choufs : https://fr-fr.facebook.com/lebardeschoufs/
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© Roland Le Corff 2008 - Version du 15/02/2021