LES AUTOBUS STANDARDS PCM

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Les autobus standards Berliet PCM - PCMU  page 4

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Les PCM UL et PCM UC de la Compagnie des autobus de Monaco (CAM) :  

Le réseau de Monaco, fidèle client de Berliet  depuis sa création en 1939, a utilisé les deux versions, celle baptisée  UL avec la carrosserie en aluminium et le modèle UC avec la carrosserie en acier.

Les PLR Berliet acquis au milieu des années 50 devaient être remplacés, le relief accidenté de la principauté faisant subir aux véhicules des contraintes importantes. La CAM se tournera encore vers le constructeur lyonnais pour renouveler son parc).

Les quatre PCM UL commandés par la CAM :

C’est en 1969 que la CAM commandera quatre PCM UL  chez Berliet, en version 444 avec cabine de receveur. Les voitures seront réceptionnées au cours de l’année 1970.

Les numéros de châssis ont été vraisemblablement  9 E 283, 9 E 284,  9 E 285 et 9 E 286.

Sous réserve, le 9 E 283 a eu l’immatriculation F 552 et le numéro de parc 22, au 9 E 284   correspond  l’immatriculation F 553 et le numéro de parc 23, au 9 E 285 l’immatriculation  F 554 et le numéro de parc 24 et au 9 E 286, l’immatriculation F 555 et le numéro de parc 25.

A la CAM, les archives, concernant ces voitures n’existent plus  14.

Notons qu’à la même immatriculation peuvent correspondre plusieurs véhicules, puisque dès qu’un véhicule est réformé, son immatriculation est attribuée de à un nouveau. Ainsi, les immatriculations des PCM U correspondaient auparavant à des PLR.

A l’époque, le dépôt des autobus de Monaco se situait dans la commune du Cap d’Ail sur la RN 98, la route du bord de mer. A côté des PCM U Berliet, se trouvaient remisés des autocars Berliet de type Cruisair ainsi que des autobus PR 100 dont le réseau s’était équipé en 1975. La place était comptée et certaines voitures passaient la nuit dehors, sur le parking Fontvieille près de l’ancien stade Louis II.

Pour aider les autobus à rentrer au dépôt (toujours en marche arrière) ou à en sortir, un agent devait interrompre la circulation sur la RN 98, muni d’un panneau rouge ou vert ! Les PR 100 seront muni d’un gyrophare orange sur le toit, afin de prévenir les automobilistes de leur manœuvre ! Voir cette opération délicate immortalisée en 1980 par l'auteur sur un film tourné en Super 8 et diffusé sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=mwcgBVcK9YI

Copie écran d'après le film diffusé sur YouTube- C'était un véritable gymkhana pour faire entrer le bus en marche arrière au dépôt de la CAM. Le chauffeur n'était pas un manchot, c'est certain.

À l’heure actuelle, cela parait bien désuet…autre temps, autres mœurs…     

La particularité du réseau, à l’époque, résidait dans le fait que les conducteurs étaient aussi mécaniciens, et personnels d’entretien. Au cours de sa vacation, un agent  pouvait commencer par laver l’intérieur d’une voiture, puis partir assurer le service sur ligne.

Les chauffeurs conduisaient en blouse blanche, d’une propreté toute monégasque.   

Chacun se sentait donc concerné par l‘entretien des véhicules et ceux-ci étaient, malgré leur âge et leur kilométrage (en 1980, ils avaient tous plus de 400 000 km), dans un état absolument remarquable et d’une propreté surprenante.

La couleur crème, les enjoliveurs de roues chromés donnaient au PCM UL, un aspect flambant neuf  du meilleur effet. A l’intérieur, les sièges de type « luxe » étaient recouverts d’un tissu rayé rouge, le plafond était de couleur crème, les côtés en Célamine gris clair et le tapis de sol de couleur rouge tuile.  

La boite de vitesses choisie par le réseau était la boîte semi-automatique Wilson Pont-à-Mousson HVD 211 ME 60.

Il semble que la seule modification qui ait été apportée au cours de leur carrière fut la dépose de la cabine receveur, lorsque le deuxième agent sera supprimé, et son remplacement par une banquette voyageurs double.

Les quatre PCM U ont été vendus en 1981 à la société qui exploitait le réseau urbain de Sète dans l’Hérault, laquelle avait déjà racheté plusieurs autobus à la CAM,  notamment des Berliet PLR.

 

Le PCM UC, un autobus à diffusion confidentielle :   

.  La genèse du PCM U à carrosserie en acier :

À côté du modèle d’ « avant-garde » qu’était le PCM U à carrosserie en alu, une telle carrosserie permettant un gain de poids appréciable et une protection efficace contre la corrosion, mais plus chère à l’achat qu’un autobus traditionnel, Berliet conçut un autobus avec le moteur, le châssis et la suspension du "standard" mais reprenant la carrosserie du PH 12/100 et adapté pour tenir compte d’une longueur de châssis supérieure. Il fut construit en version 1 ou 2 agents avec ou sans porte s arrière.

Seule, la face avant de la carrosserie reprenait celle du PCM UL.

La RATVM à Marseille, dotée d’un parc important de PH était très intéressée et commanda 2 exemplaires, qui devaient être les précurseurs d’une série plus importante et qui furent livrés en 1967. Ce furent  les seuls autobus standards qui rouleront dans le réseau phocéen.   

En raison d’une sous-motorisation flagrante et d’un poids supérieur (une tonne de plus que le modèle en aluminium), le succès ne sera pas au rendez-vous et Berliet abandonnera la production  après seulement  18 voitures construites.

Grâce à un prix réduit, 16 des 18 voitures seront vendues, deux resteront chez le constructeur afin d’assurer les transports de personnels.  

Les numéros de série commençaient par 9 G 1 jusqu’à 9 G 18.      

.  Les PCM UC de Monaco, achetés à la RATVM de Marseille :

Dans l’attente de la réception de la commande passée en 1969 pour les quatre PCM UL, la CAM était à la recherche de véhicules pouvant être immédiatement exploitables.

La RATVM cherchait à se séparer de ses PCM UC qui s’avéraient beaucoup plus coûteux en entretien que les PH 10/100 et PH 12/100 qu’ils étaient censés remplacer. Monaco, client fidèle de Berliet porte donc son choix sur ces deux voitures qui commencèrent leur service en Principauté au cours de l’année 1969. Ils furent repeints en blanc.

Je ne peux être précis quant aux numéros de série de ces deux voitures, la seule certitude est qu’il s’agit de deux des numéros suivants : soit 9 G 1 ou  9 G 2, soit  9 G 8 ou  9 G 9, soit 9 G 14 à 9-G-18. Compte tenu de leur année de construction, j’opterais plutôt pour les châssis 9 G 1  et 9 G 2. Je peux fournir de façon certaine leur immatriculation monégasque et leur numéro de parc. Il s’agissait des plaques F 550 et F 551 correspondant respectivement aux numéros de parc 20 et 21.

Je me souviens avoir vu ces deux voitures lors de mon premier passage au dépôt du Cap d’Ail en septembre 1979. Lorsque j’y suis retourné un  an plus tard, les deux voitures avaient été revendues.

Ces autobus, diffusés en très petit nombre, ont été très rapidement oubliés. D’ailleurs, aucun PCM UC n’a été conservé.

Seuls, quelques clichés photographiques resteront à la postérité, bien maigre consolation pour les passionnés !

 

Des PCM sur le réseau urbain de St-Raphaël ?

D’octobre 1983 à septembre 1984, au cours  de mon service militaire, j’ai emprunté le train de nuit Paris -Vintimille  toutes les fins de semaine. Il me semble avoir aperçu, en gare de St-Raphaël, à travers la fenêtre de mon compartiment, un ou plusieurs PCM, au montant gauche incliné si caractéristique,  devant la gare SNCF.

Je pencherais pour un ou des véhicules d’occasion, peut-être acquis auprès de la  RATP ?

Peut-être que l’un de nos lecteurs confirmera ou infirmera cette information ?

 

En guise de conclusion :

Le temps passe, d’aucuns diront trop vite, les souvenirs s’amenuisent, voire disparaissent, les témoins des années 50 et 60 commencent à prendre « de la bouteille ». La sauvegarde du patrimoine industriel n’est malheureusement pas une tradition dans notre beau  pays.

Heureusement, il existe quelques passionnés, lesquels, contre vents et marée, essaient de conserver ici et là quelques véhicules industriels qui ont marqué leur époque. Qu’ils en soient remerciés !

Depuis la fin des années 70, j’ai essayé de collecter et de conserver le plus possible de documentation et de renseignements sur l’autobus PCM. Certaines informations ont malheureusement disparu.   

Malgré toutes les précautions que j’ai prises pour recouper les informations contenues dans  cet article, il se peut que certains détails soient erronés. Que le lecteur qui constaterait une erreur de ma part, veuille bien faire preuve d’indulgence à mon égard et me communique les bonnes informations !

Je voudrais enfin conclure en remerciant tous ceux qui m’ont aidé dans mes recherches et qui m’ont communiqué les diverses informations qui m’ont permis d’écrire cet article.

J’exprime toute ma reconnaissance  aux agents des réseaux de Nice, de Monaco et d’ailleurs qui m’ont toujours reçu en faisant preuve à mon égard, d’une grande disponibilité et d’une gentillesse à toute épreuve.

Je leur dédie cet article, ainsi que les 3 films que j’ai diffusés sur YouTube, relatifs aux PCM U monégasques.

Philippe  Pérez,  Paris, janvier 2020, mise à jour le 5 mai 2021

Photo : J.P Expert - En août 1980, l'auteur de cet article prenait fièrement la pose devant un PCM garé sur le parking de l'ancien stade Louis II à Monaco.

                                                                                                            

Notes :

14 Entretien téléphonique avec Roland Rechniewski, directeur  technique, sept 2018

Auteur : Philippe Pérez

Roland Le Corff - Page créée le 26/01/2020  - Révisée le 05/05/2021